Peut être que c'est
avant tout la curiosité qui m'a poussé à mater cette vidéo. Probablement ce même type de curiosité vicieuse qui vous
fait cliquer sur "Nabila montre ses gros einss" et qui
l'étale à tous vos contacts facebook (those cheerful awkward
moments - que, perso je documente d'un bon screenshot, pour les
ressortir sous forme d'un procès de la honte version 2.0 le jour où
j'en aurai accumulé suffisamment.).
Ouais,
c'est vrai que Woodkid est vraiment la pinata à la mode, c'est
toujours facile de critiquer ceux qui ont du succès et bla bla bla.
Mais, toujours tenté par l'expérience de la contradiction fastoche,
j'ai faiblement cliqué pour donner sa chance à Yoann Lemoine (scoop
- il parait que c'est le frère de Jean-Luc Lemoine), celui qu’on
décrit sobrement comme le nouveau petit génie pop que
la terre entière nous envie.
Donc voila, le type est là pour la sortie de son album “The Golden
Age”, apparemment un truc très attendu que l’on
décrit
déjà comme un des albums de l’année.
Entouré
d'un orchestre de cordes, cuivres et percussions, le type nous
interprète "I Love You" sa fantastique ritournelle pleine
de mièvrerie. Jusque là, tout va bien, encore un artiste sur-côté
/ sur-exposé qui joue cette bonne vieille stratégie de
"simplification - amplification" et dont j'ai encore rien à
foutre.
Je
m’apprête à zapper, et voilà, à environ 2 minutes 10 secondes
sur la timeline du crime, le type donne enfin une sacrée bonne
raison de se faire basher. Faut avouer qu’on le sentait un peu
suspect depuis le début, ses petites mimiques faciales à sa
décharge, mais de là à s’imaginer la scène porno-soft qui
allait se dérouler sous nos yeux… Woaw.
J’ai
beau creuser ma mémoire et je crois n’avoir jamais vu - à cette
échelle - de musicien puer autant l’auto-satisfaction. Quoi alors,
de plus normal que l’interprétation de la chanson dérive
progressivement dans une représentation gratuite d’auto-masturbation
publique. A ce moment-là j’ai rêvé de la présence d’un
“prankster” dans la cabine de production, capable de sortir le
cryptage C+ en bonne blague situationniste ; curieusement ça
n’arrivera pas, et Woodkid terminera bien peinard son morceau en
interprétant successivement une collection de poses de bogoss aussi
“cliché” que dérangeante.
“Hmm
oui, c’est bon ça”
“haha,
t’as vu ? et sans les mains”
Le
pire, c’est que je n’avais même pas vu qu’il avait déjà
interprété un morceau auparavant. On pourrait encore rapidement
passer sur sa qualité musicale, seulement en déballant
une panoplie de poses sorties
du ghetto,
à base de “Wesh,
briggidon, je te finish avec mes glocks”
le tout interprété avec cette malicieuse et inébranlable
confiance en soi ; une chose finit par m’interpeller. Comment
peut-on tendre vers le raffinement musical et en même temps en
livrer une interprétation aussi vulgaire ?
“Wesh
pélos de Paname, je vous entends pas”
“Boom
Boom”
Alors,
en ultime avocat du diable, convoquant le spectre de “la grand
guignolesque” prestation que M83 livra au grand journal, je finis
par me demander s’il n’y a pas une sorte de malédiction qui
sévit sur ce plateau. Mais apparemment non. En avocat consciencieux
mais impuissant, je glisse la stratégie de l’imbécilité
heureuse. Belle diversion, me souffle t-on dans l’oreillette.
“Alors
tu l’entends ma GROSSE confiance en moi ?”
Vu ses clés,il doit vivre dans une cave sous Notre-Dame!
RépondreSupprimerJe voulais mettre 10/10, mais grâce aux illustrations cet article vaut 11/10.
RépondreSupprimerHahaha !... c'est pas de sa faute !!
RépondreSupprimerhahahaa hyper bien !
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