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Revoilà la grande râleuse ! 6 février 2014, une bien maigre analogie à cette belle journée du 6 février 1934.
Le titre se veut accrocheur, néanmoins ici point d’anciens combattants, point de préfet muté, ni de suicidé. Seule persiste le même amalgame nauséabond d’un contre dans une période de crise économique profonde teintée de scandales politico-financiers : extrême droite, anti-mariage homosexuel, antisémites, antimusulmans, pro-Dieudonné et consorts. Xénophobes à tous les étages et reculade gouvernementale. Peur sur la ville. Menace sur la démocratie ? Il est facile dans le temps long de croiser les époques. L’exercice est pourtant si bon.
Je parle ici de la France, mais aussi de l’Espagne, de l’Europe, d’un monde qui meurt et qui s’effraie du soleil qui se lève sur demain.
Je ne suis pas gay heureusement. Heureusement non pas qu’il s’agisse d’une tare. C’est une caractéristique qui me laisse profondément indifférente. A chacun sa culotte. Heureusement car ma passion pour l’Histoire m’a fait comprendre que jamais je n’aurai le cran, la force morale et physique de porter une qualité minoritaire.
J’ai quelques camarades homosexuels, garçons et filles. Je n’ai pas eu avec eux de débat sur le mariage homosexuel, ou l’homoparentalité. Peut être parce que mes amis ne sont pas engagés ou militants. Peut être parce que nous évoluons dans un milieu relativement tolérant (quelle chance), ce débat n’en étant donc pas un pour nous. Peut être parce que du fait de notre classe d’âge, ces questions ne sont pas encore les nôtres. Je ne sais pas.
Néanmoins, si ce débat n’en est pas un pour moi, nécessairement, je suis quotidiennement concerné. Il est difficile d’échapper à l’agression médiatique perpétuelle. Pourtant je n’ai pas la télévision ni la radio.
Moralement, je suis outré. On n’aurait pas le droit de changer la société ? C’est une utopie, la société, se change toute seule.
Je ne comprends pas qu’on parle de mise en danger de la démocratie, de la république. Tout cela n’a rien à voir. Tout comme la division gauche/droite est aujourd’hui une aberration, d’autant plus en France ou même un individu de droite reste attaché aux droits sociaux et fondamentaux consacrés par notre Constitution, l’idée d’une atteinte à notre système politique par ces questions en est une.
La démocratie est une tyrannie de la majorité, tant mieux. Il reste à me démontrer que ces agités du dimanche en constituent une (majorité). Quand bien même ce serait le cas, on a depuis longtemps dépassé le principe de la majorité. L’idée même de parité pose problème à la constitutionnalité de nos lois. C’est tant mieux. La loi et son esprit. Sans celui-ci alors quid en France des hommes et des femmes dont la couleur de peau n’est pas blanche ? Quid du droit de chacun à exercer librement ses croyances ? D’avoir les orientations sexuelles qu’il désire, dans la limite du respect de l’intégrité de l’Autre ? (je suis aussi un peu réactionnaire, j’ai peu d’affection pour la pédophilie, la zoophilie etc.).
Vous êtes contre le mariage de personnes du même sexe, contre l’adoption d’enfants par ces mêmes personnes. Vous êtes attachés à un modèle familial qui n’existe plus, et voulez tant que faire se peut, préserver ce qu’il en reste. Soit, tant mieux, c’est votre droit. Vous avez même raison. Personne ne vous l’ôtera, vous avez la chance que toutes ces envies soient déjà protégées. Vous défendez, comme d’autres avant vous, un statu quo. Vous avez gagné la bataille de ce lundi, le gouvernement ne débattra même pas le projet de loi sur la famille. La guerre n’est pas terminée.
La société changera, dans votre sens, dans un autre. Mais elle ne s’arrêtera pas. Vous avez déjà perdu cette guerre là. Tout le monde l’a perdu et nous appelons ce syndrome « nostalgie ». Ouvrez un album de photos de familles, vous vous en rendrez compte. Quoi que vous pensiez, vous n’avez pas vécu la vie de vos parents. Vos enfants, ne vivront pas la vôtre, même s’ils le souhaitaient.
Un bout de fraîche idiotie :
Vous ne valez rien. Je n’opte pas ici pour la destruction de vos idées. C’est inutile, sans objet. Vous n’avez pas de valeur non pas en tant que personnes, mais en tant qu’instrument de l’Histoire.
Vous et moi sommes le résultat d’une conjoncture terrible, qui heurte sur tous les fronts. Les plus faibles sont balayées par le chômage, la crise de la dette, pendant que d’autres, continuent de vivre agréablement, sans qu’ils en soient pour autant tous coupables. Mais nous sommes tous sur le même radeau, en pleine tempête, et la bataille est ouverte à celui qui survivra assez longtemps pour être immortalisé par Géricault. Voilà, vos revendications, le combat qui vous anime et qui vous prend au trippes depuis des mois, n’existent pas. Ce sont des symptômes, l’expression sur le plan social, au niveau le plus basique de l’homme social d’une tentative humaine, rien qu’humaine, de sauver sa peau face aux éléments naturels déchaînés. Une crispation, un resserrement des rangs. A mon sens, l’Espagne, c’est pareil. Le monde est un scandale, ne devenez pas Woody Allen.
Les éléments naturels de l’homme moderne occidental ne sont pas l’orage, le tremblement de terre etc. Encore que, de plus en plus. N’est-ce pas ironique ? L’environnement naturel de l’homme contemporain ce sont des structures sociales. Les éléments météorologiques en sont aussi des structures, d’une autre manière, celles de l’animalité. Ainsi, les structures sont impalpables, immatérielles, immaitrisable, de la même manière que le vent ou la pluie. Aurait-on l’environnement naturel de sa nature ?
J’ai donc bon espoir. Je guète chaque jour l’horizon, le rayon de soleil qui annoncera le retour du beau temps, de la concorde. Il est toujours venu jusque-là, malgré des heures sombres. C’est ce que je veux garder parce que finalement l’Histoire n’est pas la fabrique du quoi retenir, mais du comment oublier.
J’espère que l’accalmie ne tardera pas trop à pointer, pour mes amis, qui s’ils n’ont pas encore l’âge d’avoir des enfants (au fonds, pour moi, c’est peut être encore un droit plus fondamental que le mariage, car l’animal homme est-il sur cette terre plus pour se marier que se reproduire à l’infini ?), en auront peut être bientôt l’envie.
Je pense que rien ne les arrêtera. Je leur souhaite. J’espère que quand ce temps viendra, si nos lois et nos esprits sont toujours bloqués par votre refus, ils auront le cran de les violer comme par le passé d’autres grands hommes et femmes le firent à d’autres sujets. J’espère alors qu’on fermera les yeux, ou que la loi changera, ou qu’ils seront condamnés, les uns après les autres, tous, sans exception, jusqu’à ce que l’on soit obligé de créer un précédant constitutionnel, et de briser les entraves légalistes que notre belle nation s’impose.
Aujourd’hui mon sentiment est que ces hommes et ces femmes qui ont le tort d’être attirés par d’autres sont des individus braves. Ils ont démontré leur détermination pacifique. Pas vous.
J’aimerai leur dire qu’il est temps de retourner à leurs pénates car j’ai l’intime conviction que de même que ce sont aussi les hommes qui doivent donner aux femmes les droits dont ils les ont privés, car il est vain de croire qu’une guerre des sexes résoudra les esprits, ce sont les hétérosexuels, moi, mes amis, vous lectorat convaincu, qui doivent se mobiliser contre cette minorité qui refusent à une autre le droit d’être en paix.
J’invite tous mes camarades, tous ceux qui estiment que l’homosexualité n’est pas un débat mais un fait, à démontrer activement leur soutien. J’ai envie de croire que la France n’est pas morte, qu’elle sait encore faire la révolution, alors que les urnes ne semblent plus avoir son estime, pour ce qui compte.
Partout nous défendons auprès des autres l’image de la patrie révoltée, de l’étendard des droits de l’homme, des droits sociaux, du droit. Image largement déformée, mais nous sommes de bon communiquants ! La révolution ne fut jamais un mouvement ouvrier, peu importe, l’Histoire est un mensonge, un rêve, parfois beau ; soyons digne de son invention pour construire notre vérité.