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Quitter le froid de l’hiver montréalais pour le soleil de la Californie et pondre un album qui s’ouvre par un titre appelé Cloudy Skies, il n’y a que Jane et sa bande pour se jouer de nous à ce point. Sugar At The Gate, troisième disque de Tops sorti à l’aube de l’été évoque les tourments qu’ont connu le groupe et surtout le couple Jane/David façon Rumours de Fleeetwood Mac, mais toujours avec ce son éthéré qui n’appartient qu’à eux.
Voilà trois ans que la petite bande signée chez Arbutus (label de Sean Nicholas Savage et autres joyeux lurons) traçait sa route en dehors des chemins tous tracés de l’indie dans une des villes les plus créatives d’Amérique du nord. En 2015, Tops se voit dans l’obligation de quitter Montréal un peu à l’arrache car le visa de leur batteur est expiré et non par simple envie d’aller à la plage avec leur copain Mac Demarco. L’occasion d’explorer une ville où la musique est vécue de manière très pro et de prendre du recul sur leurs expériences : « nous avons tous évolué depuis tout ce temps, pris de grandes décisions afin que chacun d’entre nous ait plus de liberté. David et moi ne sommes plus ensemble, donc qu’on ait essayé de faire ce disque sur notre rupture ou non, il l’est. » Une fois le garage du petit château nommé « Glamdale » insonorisé, le groupe compose des titres qui évoquent de manière très directe la peur de la solitude et de la prise de décision. Picture You Staring, leur brillant précédent disque, traduisait leurs coups de blues de manière plus métaphorique et mystérieuse notamment avec le titre Outside, qui reste sans concession le meilleur slow du 21ème siècle, champion depuis sa sortie.
Son successeur, au contraire, pioche des anecdotes précises sur le vécu de Jane et des gens qui l’entourent : « la phrase sister is in the master bedroom dans le morceau Cutlass Cruiser est un clin d’œil à ma situation et à celle de mes copines, nous sommes là à trainer, à être dans des groupes pendant que les autres filles, ma sœur notamment, ont déjà fondé une famille. » La structure des titres a l’air d’avoir profité de l’atmosphère ralentie de Los Angeles, avec des jeux brillants sur les rythmiques du titre Seconds Erase, dont il est impossible d’estimer la durée sans checker le compteur, tant des synthés à la batterie nous flouent constamment pour nous entrainer dans les limbes de notre imagination. L’isolation est un thème récurrent dans l’écriture de Jane, que son sujet en soit victime ou au contraire rassuré dans la solitude, elle explore ce sentiment jusqu’au paroxysme dans le titre Anything, lâché sans garde entre les deux albums. Les synthés sonnent comme le bruissement du vide abyssal et le chant, tout en retenue dans les couplets, déclenche de sacrées crises de mélancolie.
Tops traine sa sensibilité d’ado éternel avec brio, si bien que Jane a préféré retourner à Montréal, écrire dans sa chambre après l’enregistrement du disque. « C’est impossible de vivre, travailler et tourner avec les mêmes personnes sur le long terme ! On était contents de prendre nos petits déjeuners ensemble tous les jours, mais on a préféré ne pas prolonger l’expérience », s’amuse-t-elle. Elle se définie comme introvertie et peu touchée par l’ambiance communautaire et sucessfull des musiciens à L.A, « c’est un bon endroit pour réaliser où tu en es en tant que musicien, puisque tout le monde autour de toi est dans un groupe. C’est un vrai job pour eux. Personnellement, ça ne m’intéresse pas d’avoir beaucoup de gens impliqués dans ma musique. Riley et David sont très sensibles face à cela et à ma façon de travailler, c’est pour cela que ça fonctionne entre nous. J’aime Montréal pour se créativité très spontanée, les gens autour de toi sont inspirants et vont à leur propre rythme. Là-bas les gens sont contents de vivre comme dans un pays imaginaire et ça me convient très bien ! » .
Après son entrevue avec le bout de l’American Dream, la troupe a ironisé la célébrité des pops stars avec le clip de Petals, tube qui pourrait sortir d’une collab magique entre Stevie Nicks et Micheal Jackson. Jane ricane en se remémorant la genèse du projet « ce clip est un peu une blague partie de ce vide qu’on a depuis 25 ans en terme d’icône de la pop. Quand on a casté les sosies on s’est rendu compte que tous les candidats avaient une cinquantaine d’années car ils idolâtrent ces gens depuis des décennies. Par exemple, personne n’est le sosie du mec de Red Hot Chili Peppers, ca n’existe pas, peut être que Britney Spears en a déjà par contre. Mais j’ai l’impression qu’il y a moins de mythologie pop depuis les années 80, ce qui est drôle parce qu’on nous dit souvent qu’on sonne comme un groupe des eighties ». Ni Lana ou Beyonce pour impressionner Jane, qui nous dit ne pas avoir de fixettes sur une pop star en ce moment, même si elle reconnaît qu’elle aime bien l’écriture de Selena Gomez. Pop life quand tu nous tiens.
La dernière fois qu’on a vu le groupe sur scène, c’était en juin au point éphémère et le déroulé des évènements aurait pu faire l’objet d’un de leur clip. Jane arborait une robe de la talentueuse créatrice suisse Vanessa Schindler, lauréate du festival de Hyères cette année. Moment de féerie extrême lorsque Jane attrape sa flute traversière et envoute le public, avec une allure royale de Belle et la Bête version Jean Cocteau. A côté de nous un couple un peu éméché commence à se hurler dessus, la fille est limite violente et sa bande de potes essaie de la contrôler. Ca s’agite tellement que Jane est clairement embarrassée, certains demandent à ce qu’ils aillent régler leurs soucis ailleurs. Si nous étions à un concert des Black Lips, ça aurait surement fini en baston générale. Ici c’est plutôt ambiance Bronze, le club de Sunnydale dans de Buffy contre les vampires, on a frôlé l’apocalypse et ça finit comme d’habitude en slow langoureux. La fille a d’ailleurs bien pleuré sur Outside, on vous avait prévenu.
Tops, Sugar At The Gate / Artbutus Records
Vanessa Schindler : https://vanessa-schindler.com