Ça m’a toujours fait rire les histoires de meufs qui oublient leur tampax : sérieusement, comment tu peux oublier que ton sexe saigne ??! Je me suis même demandé si ces filles existaient vraiment, faut avoir des problèmes nan, pour mettre un truc dans son corps et pas penser à l’enlever?
Bon, tout ça c’était avant, avant que ça m’arrive à moi aussi et que je me retrouve dans la pire situation du monde.
Pour planter le décor je dirai juste qu’après une bonne semaine de merde, ben ta première envie du vendredi 19h c’est de te la coller.
Jusqu’ici tout va bien comme on dit. Boire c’est fastoche, puis t’as toujours le choix entre boire chez toi ou te bouger le cucul jusqu’au bar le plus proche (et accessoirement le moins cher) avec tes potes. Nous on a choisi l’option « boire des triples Pastis à l’Autobus », parce que le mec du bar ne sait vraiment pas que normalement y’a un peu plus d’eau que de pastis dans le verre mais vu qu’on est complètement malhonnêtes dès qu’il s’agit de commander des verres ben on a rien dit, on s’est marrés et on a repris une tournée.
Après quelques (triples) verres, ça m’est sorti de la tête, genre tout m’est sorti de la tête : EUPHORIE BONSOIR. Le problème c’est que ça a un peu trop bien marché et que je me suis retrouvée à rouler des pelles à un type inconnu au bataillon avant de crier à tous mes potes « BON BEN SALUT HEIN ! » et de monter dans un taco gentiment offert par le type pour aller assouvir mes pulsions de prédatrice sexuelle refoulées ailleurs (me demandez pas où).
À partir de là ça part un peu en couilles. La mémoire me lâche un peu, mais je crois que l’appart’ était plutôt cool, enfin mieux que chez moi quoi. Ça m’a semblé bizarre, de me retrouver à poil dans ce salon trop bien rangé avec ce mec, aussi à poil. Ça faisait un peu nudistes déportés dans un magazine de déco. Vu mon taux d’alcoolémie, ça m’a pas trop étonnée longtemps en fait, pas plus que la panne du mec. Des fois tu te dis que c’est pas plus mal comme ça mais sur le coup ça m’a vraiment agacée et j’ai pété une crise pour qu’on se casse.
Taxi 2. Pas du tout fatiguée et sans aucune conscience de l’état de ma gueule je me suis dit que le mieux à faire après cette déconvenue sexuelle était encore de rejoindre les potes lâchement abandonnés et fumer le calumet de la paix avec eux. Objectivement, je crois que c’était la seule solution.
Je me suis réveillée chez moi avec une gueule de bois phénoménale, des trous plein la tête et un foie ultra rancunier. Mon amour absolu du Ricard en avait un pris un sacré coup. En plus d’avoir l’impression de mourir, un truc me tracassait. Comme si j’avais oublié quelque chose. Comme si… « PUTAIN J’AVAIS UN TAMPON HIER !!!! »
Et là gros coup de pression, pas de ficelle dans la culotte MAYDÉ MAYDÉ ! Aucun flash-back concernant dame nature, je me mets à imaginer le pire.
J’imagine ce truc, tout rouge dégueu perdu dans mon sexe (tout rouge dégueu lui aussi).
Pire encore j’imagine le mec d’hier en train de choper le cordon entre ses dents et de l’arracher façon pirate (vision idéale quand t’as la gueule de bois LOL). Doux Jésus, va demander ça à un mec un lendemain de soirée sans passer pour une dingue…
Du coup je me suis mise à checker les forums ghetto où des gamines de 15 ans disent qu’elles ont perdu leur tampon depuis 6 mois et que leur chatte pue (sans déc ), j’ai étudié toutes les coupes de vagin possibles et testé les positions les plus bizarres du monde pour sonder le plus profond de mon être à la recherche de ce putain bout de coton. Quedal.
Je me suis dit que mon corps était un peu farceur et que j’essaierais plus tard, au cas où ça marcherait mieux. Quedal bis.
Dimanche midi, hantée par toutes les horreurs vues sur le Net et devenue complètement hypocondriaque (pense à une gangrène de ton vagin et ta vie est foutue), je me suis décidée à aller aux urgences. Trop flippée pour y aller seule, je me suis faite accompagner par ma pote (à force de lui parler de mon vagin pendant deux jours je pense qu’elle était aussi mentalement à bout que moi).
« Euh bonjour, je crois que j’ai perdu mon tampon. À l’intérieur. De moi. Enfin dedans quoi. »
Ils ont dû bien se marrer dans leur tête les médecins en me récupérant pleine d’hypertension pour un pépin aussi con. Ouais, une bonne tranche de rire. Mais jusqu’ici ça va encore, l’humiliation totale a commencé quand je me suis faite ausculter par le médecin de garde (hypersexy) et une pauvre étudiante (pas sexy du tout). Parce que 4 yeux rivés sur ton entrejambe pas épilée et éclairée par une lampe frontale un dimanche, c’est pas trop la gloire. Le pire, c’est qu’ils ont rien trouvé. Et que pour me rassurer le docteur a tenté un « Vous savez, moi aussi ça m’arrive souvent (ça t’arrive souvent de quoi ducon? de perdre ton tampon aussi?!) d’oublier si j’ai bien fermé ma porte, mais à chaque fois que je vais vérifier, elle est toujours fermée. » Bon, ok, t’as comparé mon sexe à une porte fermée, merci, salut. »
Épilogue :
Le mec rencontré à l’Autobus m’a retrouvée peu de temps après. Je suis allée boire un coup avec lui dans l’espoir de reconstituer la soirée. J’ai juste appris que toute la nuit je me suis plainte comme une ado attardée genre « LA VIE C’EST TROP NUL DE TOUTE FAÇON », que ce mec m’a proposé de faire des partouzes ce qui, sur le coup (et même à 4 grammes dans chaque bras) m’a rendue complètement hystérique « MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE DE ME PROPOSER DES TRUCS PAREILS, T’ES PAS BIEN MERDE » et accessoirement que j’ai beaucoup insisté pour utiliser les chiottes de son appart’. CQFD, il était resté là-bas, mon tampon perdu.
Épilogue bis :
Deux mois après j’ai reçu la note des urgences (non non, c’est pas gratos).
Total des frais : 107,49 euros pour un tampon imaginaire.
Découvre le site de Roca Balboa MEC, une super illustratrice : ICI
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