Qui pourrait contredire mon titre ? Qui pourrait me démontrer par A+B que Dieu existe, que les religions et leurs histoires sont réelles et plausibles ? Personne. Je parle de façon très rationnelle mais c’est pour mieux quitter ce raisonnement mou, redondant et chiant.

Gnagna les dix plaies d’Egypte, gnagna Adam et Eve, gnagnagna la résurrection de Jesus et gnagna la réincarnation. Bref, ta gueule. Ces histoires, même sous champignons tu ne les aurais pas inventées ! Toutes les religions sont absurdes, merci de l’info, et c’est bien pour ça qu’elles révoltent les agnostiques et athéistes purs et durs.

Je suis en voie de laisser derrière moi néanmoins cet athéisme qui me demande de raisonner sur tout.
Je te laisse disserter sur toutes les guerres qu’elles ont engendré jusqu’à aujourd’hui, je préfère garder en mémoires les édifices qu’elles ont su ériger, les règles qu’elles ont inculquées et les réponses qu’elles donnent aux perdus. Malheureusement, les non-croyants, les trop-pratiquants et les extrémistes font des religions quelque chose de répugnant et au mieux d’exclusif.

À Marseille (puisque c’est de là que je viens) et comme partout en France (et ce que je dis là est juste un fait, et n’est en rien antisémite ou quenellique) il y a une communauté juive. Les juifs français de mon âge que je connais sont tous très pratiquants (plus que mes amis Israéliens) : la bouffe et le vin kasher, le vendredi t’en verras pas un dehors et si tu n’es pas de confession juive ne tombe surtout pas amoureuse/x puisque elle/il ne te présentera pas ses parents. Jamais. Mais si ça les rend heureux, on va pas les faire chier.

Aussi, à peu près un tiers de la population marseillaise est musulmane (du Maghreb, d’Afrique Subsaharienne, des Comores). Une diversité qui fait que Marseille te fait peur et qui fait des Marseillais (pas racistes) une fierté. Pendant le ramadan cet été, les rues étaient presque désertes la journée et dès que le soir tombait, toutes les rues étaient inondées de tables et de chaises, tout le monde se retrouvait dehors (enfin… que les hommes). Le seul lien que les immigrés ont avec leur pays, c’est la religion. C’est leur glue sociale.

Je ne connais pas de catholiques pratiquants qui vont à la messe tous les dimanches, qui font le bénédicité avant les repas et autres rituels que je ne connais pas. Cette religion n’attire plus personne, elle ne sait plus faire rêver (à part le gospel qui m’émeut bien trop). J’ai quand même remarqué un engouement certain autour du Pape François qui, enfin sort de cet intégrisme gerbant. Les rendez-vous à la messe, c’était une façon de rencontrer l’Autre, l’Etranger. Pendant la messe, tu te tournes vers ton voisin et tu l’embrasses, tu le touches, tu lui sers la main. Tu connais qui dans ton quartier toi ? Tu vas à la fête des voisins ? Bah non ! On se retrouve à s’ignorer l’uns les autres. Les gens se bousculent et ne se disent plus pardon, les gens se croisent tous les jours et ne se disent plus bonjour. On a peur de l’Autre, on a peur des religions parce qu’on ne cherche pas à les comprendre.

Je vais chialer les gars…

J’ai passé ma scolarité dans le privé catho. Ma primaire s’appelait « Le Sacré Coeur » et mon collège « St Joseph les Maristes ». J’ai bouffé beaucoup d’heures de messe, de catéchèse et d’invitations à la confession, c’est surement la raison pour laquelle j’ai beaucoup prié étant jeune, bien que mes parents ne soient pas croyants. Je priais Marie ou Sainte Thérèse pour que je fasse de beaux rêves avec une princesse (moi) et un prince charmant-dedans-sivouplait. J’étais même chez les scouts ; on allait tous à l’église à contre-cœur, même les aînés (= les mono). D’ailleurs je déteste les préjugés sur les scouts (de France) parce que la religion n’était qu’une sorte d’excuse pour faire valoir un « savoir-vivre ». C’était une colo où tu apprenais à te débrouiller seul ou en collectivité, tu faisais des concours de cuisines, des courses d’orientations, tu devais construire ta douche (bidon, tuyaux, avec le soleil ou un feux pour chauffer l’eau. McGyver man !), ta table pour bouffer et organiser des activités, jeux et spectacles pour le soir autour du feu. J’ai même regardé la Coupe du Monde 98 dans la forêt. Et je vous défonce tous au BBQ les gars.

À Eindhoven, Pays-Bas (l’endroit actuel où je vis) il y a une grosse communauté turque. Je me suis liée d’amitié avec Julia ; celle qui pendant le marché, fait les meilleures pizzas turques de la ville. Julia a je dirais, 45 ans et porte un voile (pas une burqa hein). Elle s’est convertie à l’islam il y a 14 ans quand elle a rencontré Nasser, son mari en devenir. Je me suis gracieusement invitée chez eux prétextant une interview pour ma thèse. (excuse à moitié vraie, je voulais en savoir plus sur l’Islam).

Je partais du principe que les rituels religieux et leurs accessoires étaient une sorte de jouet. Ne voyez pas là une dégradation de symbole mais quelque chose qui, je pense, par son usage ludique a réussi à perdurer jusqu’à aujourd’hui. Ces rituels qui aident à méditer, à se concentrer - par répétition du geste - à se remettre en question et à être reconnaissant envers cette « force supérieure » de nous laisser mener cette vie.
Nasser faisait glisser les perles de son mashaba et répétant les noms d’Allah (si je ne me trompe pas). On a donc commencé à parler religion et il m’a posé une question que l’on ne m’avait jamais posé. « Pourquoi ne crois-tu pas en Dieu ? ».

Bonne question.

Et comment expliquer avec des mots doux que je pense que Dieu est une invention de l’Homme, comme les mythologies (grecques, égyptiennes) c’est complètement absurde. Tu te racontes l’histoire que tu veux, c’est bien pour ça qu’il y a vingt mille interprétations du même « bouquin » et qu’il y a des dizaines de religions complètement différentes dans les quatre coins du monde.

Je lui ai tout de même avoué que je commençais à revenir vers la religion dans un sens plus spirituel, dans le sens où j’aimerais y croire, j’aimerais avoir la foi.

J’ai des envies de me poser dans les églises mais je ne passe pas le cap. Je ne veux pas me rendre compte que je suis une illuminée de croyante. Cela ne m’a pas m’empêché de m’arrêter quelques semaines plus tôt dans une boutique d’objets-de-culte-catholique pour acheter un crucifix, un chapelet, une bougie et un pendentif. L’achat compulsif.

Aussi loin que je me souvienne je pense avoir toujours installé une sorte de petit autel avec des objets et photos divers dans ma chambre. Un petit jardin secret où j’ai rajouté mes accessoires religieux.

Pourquoi se cantonner à une seule religion alors qu’on peut mixer ?
Un peu de Karma - aider son prochain (poussette dans le métro, pneu crevé, j’ai décidé que je savais plus mentir « So do I »), un peu de prière (tu crois qu’on a besoin de psy pourquoi ? La prière c’est ma remise en question quotidienne sur mes actions, mes choix, mais surtout pas sur le sens de la vie qui mène direct à la dépression). J’ai encore du boulot.

Aussi, il faudrait inventer une nouvelle église où les gens viendraient se rencontrer, prier, méditer et chanter ensemble. Un peu comme en boite mais pas besoin d’alcool pour parler au mec à côté de toi. (J’ai écrit cette phrase sans me renseigner. Marine m’a donc fait partager cet article pour les intéressés)

Pour tout vous dire, je n’ai qu’une seule explication rationnelle qui répondrait au mystère des dieux. Ces êtres supérieurs seraient tout simplement des extraterrestres. Et je le pense… à moitié. Puis n’allez pas me faire croire que les égyptiens ont construit les pyramides avec leurs petits muscles !

On reste amis?