Il y a plein d’obsessions féminines que je ne comprends pas. Je veux dire, est ce qu’on a regardé un jour sérieusement le visage de Channing Tatum ? Ce mec ressemble à un GI Joe peinturluré à l’autobronzant de Lindsay Lohan. Ne parlons même pas de Ryan Gosling, acteur qui possède le même champ d’expression que Katie Holmes (c’est à dire : DEUX) et qui est l’heureux détenteur de lèvres aussi fines que le casier judiciaire de Patrick Balkany.
…Cette comparaison est inadéquate. Mais vous voyez ce que je veux dire.
Néanmoins, ces deux mecs ne sont rien comparés à mon exemple préféré. Si je devais décerner la Palme de la plus grosse arnaque d’Hollywood, elle irait directement à ce blaireau de James Franco.
Ce mec est complètement infernal.
Au début de sa carrière, je dois dire que je le trouvais plutôt cool. Une copie comme une autre de James Dean qui rêve de crédibilité. Pour être le sosie -avec des boobs- de Clovis Cornillac, je sais ce que c’est. Mais James a néanmoins un désavantage pour évoluer dans ce type de sphères. C’est plutôt un petit malin, et il a dû rapidement se rendre compte qu’il ne serait qu’un second couteau. Un second couteau sexy, mais un second couteau quand même. C’est dommage, parce qu’il a participé à plein de projets géniaux. LE MEC EST DANS COLLÈGE ATTITUDE QUAND MÊME.
Il a su très tôt se placer sur plein de concepts supers. Il est l’un des personnages principaux de Freaks and Geeks, la série pour adolescents encore plus chouette que Angela 15 ans. Dans cette sitcom brillante sortie tout droit du cerveau d’un Judd Apatow pas encore trop porté sur le sperme, James aurait pu être, si il l’avait pu, l’équivalent d’un Jordan Catalano ou d’un Drazic, le piercing à l’arcade en moins.
Que dalle.
Sur le petit écran, il avait autant de sex appeal que le chef de la co-propriété de mon immeuble, et s’est carrément fait voler la vedette par Jason Segel, dont l’honnêteté et le sourire chouki m’a fait sombrer dans une amourette unilatérale digne de mes 14 ans.
(Jason je t’aime. Marions-nous face à la mer, j’aurai tous tes enfants et je me fiche des vergetures)
On l’a même vu dans des gros blockbusters. James Franco avait le visage du méchant idéal de Spiderman. Encore une fois, dans la réalité, c’était bien foiré. Un ennui total, une tête à claques de fils à papa sans noirceur, charisme et finesse. Du coup, on a failli trouver Tobey Maguire sexy, alors que bon, ça paraissait pas évident dans un premier temps.
Il n’y a que dans Harvey Milk qu’il m’a donné un peu chaud. Dommage hein, il jouait l’amant gay d’un politicien de San Francisco, et la prestation de Sean Penn dans ce film aurait éclipsé même River Phoenix revenant d’entre les morts. Autant dire que ça fait encore une fois un gros plouf dans l’eau.
Je pourrais parler de 127 jours ou encore de Spring Breakers, les films qu’on me balance au visage quand je parle du désintérêt que me provoque son jeu d’acteur. Malheureusement, comme je me contrebranle de James Franco, je ne les ai pas vus. Je préfère me taper la filmographie de Drew Barrymore quand j’ai du temps libre, j’en suis désolée (d’ailleurs son film avec Jimmy Fallon, Terrain d’entente, est mégabien, je vous le conseille).
En vrai, je me fous un petit peu du fait que James Franco soit un acteur de seconde zone. Ça arrive à plein de mecs biens, qui acceptent ce triste constat. Ya des comédiens qui sont faits pour être George Clooney et d’autres qui tiendront à jamais la tasse à café dans les troisième plans terrasse de ses pubs Nespresso, c’est tout.
Ce qui me gonfle c’est James Franco, c’est cette obsession de vouloir se mettre tout devant sur la photo de classe. Nan, le gars a décidé, il sera célèbre et adulé, et pas forcément pour être la copie mal terminée d’un acteur des années 50, non. PARCE QU’IL EST UN ARTISTE.
Alors James Franco a fait plein de choses pour montrer au monde -qui s’en branle fort hein, notez le bien, en tout cas j’espère- qu’il n’est pas que le mec en T-shirt mouillé de la pub Gucci. Et quand je dis plein, c’est VRAIMENT plein. Je les ai listés pour donner du poids à mon propos.
- James Franco a mis un moment sa carrière en parallèle pour faire des études sérieuses à Yale, un peu comme Nathalie Portman avec son diplôme d’Harvard (COULE BAH C’EST BIEN TES PARENTS DOIVENT ÊTRE CONTENTS QU’EST CE QU’ON S’EN FOUT)
- James Franco aime l’art contemporain. Il aime tellement ça qu’il a participé aux performances de Marina Abramovic, quand cette dernière en a terminé avec Jay Z et Lady Gaga. Comme il n’aime pas perdre de temps, il en a profité par la même occasion pour l’interviewer pour le Wall Street Journal.
-James Franco, fort de toutes ces expériences, a évidemment un avis sur le monde : il le partage notamment sur Vice en commençant la majorité de ses papiers par “Salut c’est James Franco”, et fait même des articles dans le New York Times pour expliquer pourquoi il ne fait que prendre des selfies sur son Instagram. Cool, c’était vraiment une des questions à laquelle il fallait VRAIMENT une réponse.
-James Franco se prend pour Kerouac et écrit aussi des bouquins. Le plus célèbre je crois est un recueil de nouvelles qui s’appelle Palo Alto, adapté récemment par Gia Coppola au cinéma, ce qui est bizarre parce que
-BAH ÉVIDEMMENT JAMES FRANCO FAIT DES FILMS, IL EST RÉALISATEUR, il a récemment travaillé sur « Tandis que j’agonise » de William Faulkner (sélection 2013 dans la Catégorie Un Certain Regard dans le Festival de Cannes) et là je mets encore mon véto mais personne ne me regarde.
-Et puis il fait des photos aussi, qu’ils trouvent tellement géniales qu’il les publie dans un bouquin. Attention, hein, pas des photos de maintenant, les photos de son adolescence, parce qu’ils avaient déjà beaucoup de talent à l’époque, lui et son appareil jetable. Sérieux mec, je veux pas regarder les miennes, pourquoi je me taperais les tiennes ?
-Mais James Franco a aussi de l’humour, et joue dans des Soap Opera (General Hospital, « tu as vu il n’y a pas que le cinéma sérieux qui me parle, je me fous de tout, moi l’important C’EST DE JOUER »), et se moque même de lui dans Funny and Die (la technique très connue de “Je rigole de moi-même avant que tu le fasses en mieux »)
-Et il est tellement bon, James Franco, qu’il a même récemment monté une école d’acteurs pour expliquer aux gens moyennant une grosse somme d’argent comment devenir James Franco.
Je pourrais continuer, longtemps, pour expliquer à quel point ce mec me fatigue par son omniprésence médiatique et culturelle. James Franco fait tout pour être crédible et le devient évidemment de moins en moins. Enchaînant les couvertures des magazines pour amateurs d’art contemporain/mecs qui font leurs courses chez Colette avec des thématiques telles que “James Franco en Drag Queen !” “James Franco chez Terry Richardson !”, James Franco avec un blouson en cuir », il ne fait que démontrer par A+B qu’il essaie de combler avec plein de trucs pourris le néant que semble être sa propre vie. C’est vrai, mec, pourquoi t’es partout ? Qu’est ce que t’as à dire d’intéressant, en vrai ? HEIN ? Un non- sujet dont il discute pourtant à cœur joie dans n’importe quelle feuille de choux prête à lui ouvrir ses pages, avec un raisonnement tel que “OUAIS MAIS ATTENDS JE DEMANDE À JAMES FRANCO DE NOUS FAIRE UN SUPER SUJET SUR LES NEKNOMINATIONS PTAIN, CE MEC A TOUT COMPRIS”.
(S’il vous plait ne faites pas ça)
Représentatif d’une génération un peu déprimante, James Franco porte haut les couleurs du mec qui touche à tout mais ne maîtrise rien. Un mec qui comble le vide de sa vie en la remplissant de mille conneries, que ce soit sur Instagram ou dans n’importe quel magazine à la mode. Un slasheur à la con comme nous tous finalement, qui produit sans cesse, en espérant dans un moment d’égarement intéresser quelqu’un qui ferait de cet acteur/ réalisateur/ photographe/ auteur/ journaliste/ businessman le fer de lance de cette génération pétée et autocentrée.
Et c’est en train de marcher.
Allez, merde, James, soyons sérieux. Tombe dans l’alcool et fais toi un peu discret. Prends 30 kilos et deviens un petit boudin mégalo. Transforme toi en vieux grincheux comme Bukowski ou bien passe à droite en mode vénère républicain comme Donald Reagan. Rallie toi à une cause, va habiter dans une grotte 2 ans et prends des selfies, je sais pas, mais on fait une pause. Après t’auras ptet pour une fois des choses à raconter, et t’auras même le droit d’en faire un bouquin, cette fois-ci. J’essaierai de le lire si j’ai terminé Hunger Games.
De toute façon, faut qu’on te prévienne, tu es déjà en train de te faire griller. Shia LaBeouf a repris le flambeau et commence lui aussi à montrer son vrai visage de petit acteur « qui a des choses à dire »
http://www.vice.com/fr/read/shia-labeouf-couine
Les mecs, vous avez vraiment dû manquer de bisous de la part de vos mamans.