ETYMOLOGIE A LA CON

Il a toujours été difficile de donner des surnoms aux organes génitaux féminins. Le « con » utilisé pathologiquement par les sudistes en est la preuve irréfutable.

Aux States, tout le monde l’appelle la « cup », en France on parle de « coupe menstruelle ». Mais stop aux anglicismes abusifs, et oui aux jolis mots pour parler des jolies choses (comme dirait Virginie Despentes). La traduction exacte aurait été de l’appeler « tasse » mais pourquoi utiliser un mot qui dans l’inconscient collectif de la génération Y (méchant Booba) est une insulte pour nommer le sacro-saint graal, celui qui va changer la vie des femmes. Je propose donc « coquetier ». Plus raffiné, plus chic, le coquetier va recueillir vos ovules, ou plutôt ce qu’il en reste. Il y a donc cette notion conceptuelle de recueillir un œuf ou les œufs, vous me suivez ? (oui je sais que les femmes ne sont pas ovipares)

Ce coquetier, les femmes vont l’insérer dans leur chatte de la même manière qu’au siècle dernier on insérait des disquettes dans des unités centrales. Hypoallergénique, il est pratique, écologique, ergonomique, économique.

PRATIQUE

Avant de commencer à décliner toutes les raisons pour lesquelles vous ne verrez plus de tampons usagés nager au fond des vécés ou de boîtes de serviettes gisant négligemment sur un placard, je tiens à préciser que CECI N’EST PAS UNE PUB. Je sais qu’au début je convaincrais autant qu’un marabout africain recensé sur Paruvendu, mais je sais que le futur me donnera raison. Comme on parle de nouvelles technologies qui vont révolutionner notre quotidien, dans le genre Google Glasses, moi je parle de moderniser les moyens de stopper ce flux sanguinolent qui sort du vagin des femmes une fois par mois.

Le coquetier est pratique. Une femme change en moyenne 4 fois de tampons par jour. Un coquetier tient tout une journée. Imaginez une femme qui part en Afghanistan pour buter les talibans, croyez-vous que devoir changer ses tampons 4 fois par jour soit un cadeau pour elle ? Oui, si A Armes Egales avait été tourné en 2014, on aurait pu avoir une scène assez gore où Demi jouirait des joies du coquetier. D’ailleurs on pourrait imaginer des slogans de pub avec ce thème, du genre « Si Jeanne D’Arc avait eu son coquetier, les anglais n’auraient jamais débarqué ! ».

Mais bon, sans parler des femmes soldats (oui, je me suis laissé emporter, la vie n’est pas un épisode de GOT). Toutes les femmes et je dis bien TOUTES seront ravies de mettre leurs doigts dans leur chatte pleine de sang aux toilettes une seule fois par jour au lieu de quatre.

ECONOMIQUE

Le coquetier est utilisable pendant une dizaine d’année. Les radines et les ménagères défavorisées vont vite faire le calcul. 5 euros par mois x 12 = 60 euros par an ! L’argent pour s’acheter une paire de chaussures en plus, diront les cagoles, ou un caddie pour la semaine, dira la mère de famille nombreuse qui fait ses courses chez Lidl. Bref, dans tous les cas, jamais aucune femme ne sera hostile à réduire des dépenses qui, en soi, la dégoûtent. Car l’absorption des cadavres d’ovules la dégoûte et d’ailleurs aucune marque de luxe n’a osé pénétrer ce marché. Qui paierait cher pour un truc qui va finir imbibé de sang dans une poubelle ? Personne. Donc, payer le moins cher possible pour ses déchets corporels, oui ça a du sens, oui y a du beef à se faire.

ECO-LOGIQUE

Vous l’avez probablement remarqué en faisant vos courses au Monop’ du coin ou en reluquant les enseignes entre deux bars à Belleville ou à Abbesses, le bio c’est à la fois chic et à la fois meanstream. Même dans la rue, vous n’échapperez pas aux panneaux publicitaires qui vous exposent un gros steak de soja. Les filles sont majoritaires dans le « délire écolo », on ne compte plus les articles du genre « comment faire si ma meuf mange bio », « comment pécho une vegan » etc. La fille bio est healthy donc mince donc bonne, elle écoute de la musique sympa et « se libère du carcan conservateur » (je vois d’ici vos regards lubriques). Bref, la fille bio devient peu à peu un modèle désirable pour les autres filles. Etre écolo, ce n’est pas mal vu, au contraire. Fini les images de meufs qui ne se douchent pas pour ne pas boucher les canalisations. Le bio, c’est devenu cool. La biocoop, c’est devenu le repaire des gens cools. Et la biocoop c’est justement l’endroit là où on vend beaucoup de coquetiers.

Mais il n’y a pas que le point de vente qui explique tout. Imaginez un match : le coquetier Versus les tampons et les serviettes. Imaginez combien de tampons et de serviettes, une seule meuf utilise au cours de sa vie. Et des milliards de meufs. Beaucoup trop. Imaginez le nombre de DECHETS que cela engendre (et je ne parle pas ici de déchets biodégradables). Outre la pollution des serviettes et tampons sur notre pauvre petite planète, il y a aussi le fait que les tampons contiennent des substances chimiques pas très friendly avec l’intérieur du vagin d’une femme. Un tampon vous semble inoffensif ? Attendez d’avoir lu le chapitre « précautions » de la notice. Ou pire, d’analyser les composants.

Bref le coquetier est le grand vainqueur du tournoi, il PULVERISE les tampons et les serviettes. Et ce n’est pas WWF ou Greenpeace qui vont dire le contraire. Ni les médecins non sponsorisés par les laboratoires pharmaceutiques. Ni toutes les femmes en général (sauf les jeunes filles en fleur à qui les marques de tampons ont appris à mentir contre un gros paquet de fric).

SHE WOLF

Avec les règles, les femmes sont comme des loups garous, une fois par mois, la lune se met à briller et elles deviennent toutes des monstres sanguinaires. Mais avec la cup, elles seront moins freaks. Le coquetier évite que le sang et autres composants renégats de la femme entrent en contact avec l’air. Donc évite les odeurs. Et sur le podium de ce qui rend les filles qui ont les règles complètement cinglées, c’est cette odeur dégueulasse, persistante qui leur rappelle sans arrêt qu’elles ne pourront pas baiser, porter du blanc ou rester zen toute une journée. Le coquetier supprime cette piqûre de rappel si douloureuse.

OPERATION SANGARIS

Désormais quand les anglais débarqueront, les femmes auront l’arme atomique. Avant, elles se baladaient avec des grenades – histoire que vous puissiez bien comprendre l’échelle de valeur. Maintenant elles ont le coquetier. Mais comme Sangaris, cela ne résout pas entièrement le problème. Les femmes auront toujours des crampes terribles à l’estomac qui les cloueront sur place pendant leur période de règles. Elles seront toujours obligées d’emprunter le chemin buccal ou le chemin boueux, comme dirait Lao Tseu, quand elles auront des spasmes de désir pendant leurs règles. Car oui, le pire c’est que les femmes ont leurs hormones en ébullition quand elles ont leur règles, les pulsions sexuelles les torturent quand elles savent que le dernier tabou de la sexualité post moderne c’est bien de « baiser avec ses règles ». Oui, tabou. Avez-vous déjà vu ça dans un porno mainstream ? Non.

Ultime bonus : avec le coquetier, il y aura sûrement une suite à Two girls, One cup. Beurk.