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Le 22 février 1997, Dance Machine consacrait l’une de ses émissions aux Boys Band lors d’un Dance Machine 100% boys exceptionnel : chemise ouverte, tablette de chocolat huilée, une dizaine de jeunes imberbes rêvant de célébrités s’alternaient sur scène, propulsés au petit bonheur la chance par des producteurs souhaitant incendier à la torche le coeur de milliers d’adolescentes.
(il devait y avoir l’émission mais il s’est faite virer entre la rédaction et la publication de cet article)
Il y a eu Elvis Presley dont le pelvis rendait tarée, les Beatles qui provoquaient des torrents de larmes sur leur passage. Et puis, au début des années 90, il y a eu les boys band : créations parfaites de producteurs prêts à tout pour encaisser de la thune vite et bien, ces groupes de jeunes gens mieux épilés que n’importe laquelle de vos copines ont été utilisé comme de vrais produits de consommation par l’industrie musicale. Petits kleenex dans lesquels on va prochainement se moucher, ces jeunes gens étaient chargés non pas d’incarner le gendre idéal, mais plutôt l’idée que se faisaient les adolescentes du petit ami qui arriverait à retourner leur tête sans abîmer leur appareil dentaire.
Né de la main de Dieu (enfin de celle du producteur)
Le concept de groupe préfabriqué n’est pas nouveau. Dans les années 60 aux Etats-Unis, des girls bands étaient construits à la chaîne par des producteurs éclairés/pétés du type Phil Spector, ou par les maisons de disques prêtes à encaisser les dividendes de petits tubes finement ciselés (les meilleurs étant compilés dans le coffret Girl Group Sounds : One Kiss Can Lead To Another) capables de parler à la jeune ado qui rêve d’un petit ami quaterback et de mains baladeuses au dinner du coin. Si ces jeunes chanteuses ont permis d’engranger des kilos de dollars, rares sont celles qui, comme Diana Ross, ont pu ensuite tenter l’aventure en solo. The Fabulettes, The Jewels ont été ainsi les artistes éphémères de quelques petits joyaux pop avant de retomber dans l’anonymat le plus total.
Dans les labels français au début des années 90, l’envie de récolter des ronds au détriment de jeunes artistes plein de rêves est à peu près la même. Comme à l’époque des Marvelettes, il s’agit de trouver le produit parfait pour les jeunes adolescentes, clientes idéales puisque facilement influençables et dont le budget “divertissement” provient directement du portefeuilles de leurs parents. Néanmoins, les amourettes chantées par les filles du même âge ne semblent plus suffire : pourquoi ne pas alors jouer sur la naissance du désir, comme ont pu le faire auparavant certains artistes masculins plutôt gâtés par un physique avantageux ?
Le phénomène n’est pas nouveau, et comme d’hab, vient de l’autre côté de l’Atlantique et de la Manche. Il naît à la fin des années 80, début des années 90, avec des groupes anglophones. On peut citer en vrac les New kids On The Block (qui auront même leur propre dessin animé), East 17, ou encore Take That en Grande-Bretagne, responsable de cette torture sonore qu’est Robbie Williams.
Ils sont jeunes, beaux mais pas trop (tous les goûts doivent être dans la nature), et semblent tous répondre au même carnet des charges. Il y a les groupes premiers de la classe noyés dans le Vivelle Dop, il y a ceux qui explorent leur côté bad boy à coups de pantalons trop grands. A chaque fois, le nombre de membres avoisine les 5, comme l’explique sans honte Colin Bell, créateur du groupe East 17 dans un article hallucinant de Libération datant de 1997 :«On sait à l’avance qu’on ne pourra pas tous les garder jusqu’au bout. On prévoit donc large pour installer un quatuor ou un trio sur la durée.” Comme sur les yaourts, les membres du Boys Band ont une date de péremption inscrite sur le front, et on a même quantifié la possibilité de perte.
Le groupe n’est donc pas fait pour durer : on tape vite, et on tape fort. Certains ne tiendront pas le coup, victimes d’un succès un peu trop rapides, ou ne s’entendant pas avec les autres membres. Cette constatation s’est rapidement vérifiée dans les boys bands français, notamment chez les G Squad (qui se souvient ainsi d’Andrew, premier à prendre la fuite de la formation, avant de voir Gérald aussi rejoindre les abonnés absents ?) ou encore chez les Worlds Apart (Shelim, qui sera même remplacé à la va-vite par un Tim sans charisme, mais qui fera sa grande entrée dans le Dance Machine ).
Sur ces cinq membres, chacun a une mission, et un rôle qu’il est censé tenir. Il faut ainsi un leader qui chante à peu près juste (Chris chez G Squad, Nathan chez les Worlds Apart, Quentin chez Alliage), un ou deux mecs qui se débrouillent pas mal à la danse (mention spéciale à Frank et Adel des 2BE3, qui rendent surement encore jaloux quelques abonnés au cours fessiers-abdos de chez Neoness) et le reste de belles gueules, prêtes à ravager les coeurs de midinettes qui ne savent pas encore gérer correctement leurs hormones (Gérald des G Squad, ce papier t’est dédié, à tout jamais coeur avec les doigts).
Néanmoins, certaines exceptions confirment la règle : le boys band, étrangement, peut aussi se jouer en solitaire. On en tient comme preuve Ricky Martin du côté international, ou Allan Théo pour le marché français. Belle gueule, chevelure noyée dans le gel avec une petit mèche qui rebique sur le front, il est ainsi plus facile à gérer, même si du coup, il a l’air bien con tout seul sans les copains, à gérer sa chemise ouverte. On préfèrera ainsi plutôt jouer sur le côté poète romantique à guitare, comme David Charvet, seul énergumène lyonnais avec l’accent américain ou sur la dimension Dieu du Stade pour Ricky (qui est d’ailleurs un ex-Menudo, boys band d’Amérique du Sud traité comme du bétail, puisque les membres ont été constamment remplacés de 1977 à 1997…)
Pour la sape, au milieu des années 90 et pour les boys band, le code est quasiment le même. Certains sont plus “sportswear” comme les 2BE3, d’autres plus gentlemen anglais comme les Worlds apart. Néanmoins, si tu n’as pas une photo de presse où tu as la chemise ouverte, tu as raté ta vie. Les mecs passent leur temps à la rabattre sur les côtés, en faisant de grands gestes qui prouvent que non bébé, tu ne rêves pas, c’est bien à toi qu’il montre ses abdos et à toi qu’il parle, toi la seule qu’ils veulent, de l’autre côté du tube cathodique. Et cette relation unilatérale est à peu près aussi courte que que la durée de vie de ces groupes.
Car la carrière d’un boys band n’est pas faite pour s’installer. Et si certains continuent encore aujourd’hui sous d’autres formes (Worlds Apart survit en trio et Kevin rejoint d’ailleurs prochainement Danse Avec les Stars, le nouveau projet Generation Boys Band rassemble ainsi Frank des 2BE3, Chris de GSquad et Allan Theo), ils sont très peu nombreux à avoir survécu aux années 2000. Les 2BE3 (seule formation qui n’a pas été formée par les castings, mais amitié de vrais bros de Longjumeau) est le seul groupe qui a continué jusqu’en 2001, tandis que les G Squad et Alliage n’ont même pas vu le nouveau millénaire. Un album, voire deux, et retour à l’anonymat, qui parfois a été très mal vécu par ces starlets (néologisme masculin de starlette) éphémères. Filip des 2BE3 ou encore Quentin d’Alliage ont ainsi disparu très jeunes, marqués, peut-être, par cette célébrité vite consommée et consumée (à lire avec la voix de Nikos Aliagas).
Pas d’efforts non plus de la part des producteurs pour développer une carrière sur le long terme et tenter ainsi dans un second temps l’international. On bidouille ainsi des trucs rapidement, comme des featurings, censés aider les deux groupes à se faire connaître dans leurs pays respectifs (qui se souvient de cette collab infernale Boyzone/Alliage, Te Garder Près de moi ?).
Mais si ça ne marche pas, tant pis, on reste dans le local, dans le pays où cela marche le mieux jusqu’à ce que le public se lasse ou chope enfin un véritable petit ami et pas un poster taille réelle offert dans le dernier “Super”. Les Worlds Apart, bien qu’anglais, squattent ainsi pas mal les plateaux français, tandis que les Backstreet Boys eux marchent très bien en Allemagne, et y passent la plupart de leur temps. Le côté exotique, surement.
Dance Machine 100% soupe
Niveau musique, les pauvres s’en sortent comme ils peuvent, selon ce que leur propose, et c’est pas souvent sur le haut du panier. Pour ne pas se fouler, les maisons de disques mettent à la disposition de ces jeunes groupes des reprises : les paroles sont okays et les morceaux ont déjà prouvé qu’ils fonctionnaient, il n’y a plus qu’à booster la mélodie avec la pire boîte à rythmes de la compilation La Plus Grande Discothèque du Monde.
Alliage se retrouve ainsi avec une reprise d’Alain Chamfort sous acides, Le Temps qui Court.
(il devait y avoir le clip mais il s’est fait virer entre la rédaction et la publication de cet article, ENCORE UNE FOIS)
Tandis que Worlds Apart se coltine, un peu comme les Enfoirés depuis 30 ans, un vieux tube de Jean-Jacques Goldman dans un clip qui file toujours une double conjonctivite.
Une fois qu’ils ont été adoubé par les gens et qu’ils ont trouvé leur public, à eux de se débrouiller avec le fond de cuve de la pop française. Et Dieu sait que ce n’est pas facile. Ils se retrouvent ainsi tous avec des morceaux écrits avec les coudes, censés parlés à l’adolescente ou la jeune adulte lambda, lui promettant monts et merveilles.
Du rêve au parfum de Scorpio
Car la magie des Boys Band est là. Promettre à la fille qui achète leurs CD deux titres à 36 putains de francs qu’elle est la seule, l’unique, qu’un jour peut-être, elle deviendra l’élue de son coeur, si elle achète son eau de toilette qui pue et qu’elle arrive à motiver ses parents à se trainer au Zénith de sa région. Cette petite meuf là, qui en vrai doit faire face à de sérieux problèmes de sébum et des einss pas de la même taille, se retrouve glorifiée dans les morceaux. Elle change de visage à chacun des clips pour qu’il soit impossible d’en tracer un portrait figé. Elle est toutes les femmes, ou plutôt, toutes les boutonneuses qui viennent d’entrer au collège. Elle est superbe, elle est bien dans sa peau, elle est tellement cool qu’on a envie de faire des chorégraphies pour elle, c’est trotoila meyeur jte kif trop BB
Et pour être bien sur qu’elles restent toute dans cette position d’attente, de croire qu’il est possible un jour, dans longtemps mais un jour, d’avoir une chance avec un Steven ou un Marlon, aucune information ne traîne sur leur vie privée. On ne sait rien et on ne veut rien savoir sur l’intimité de ces jeunes garçons, quise font discrets, dans l’espoir de ne pas bousiller leur carrière pour une simple grosse pelle roulée à une, ou pire, à un inconnu.
Leur sexualité est ainsi complètement annihilée. Petit ami idéal, ils sont nombreux néanmoins dans les boys bands à devoir mitonner leur orientation sexuelle, histoire de ne pas perdre leur fanbase. Gérald des G Squad fera ainsi son coming out en 2004, Stephen de Boyzone lâchera le dossier en 1999, tandis que Ricky Martin, qui surfera sur une carrière un peu plus longue que ses confrères, l’annoncera en 2010. Tous suivant un peu le choix d’un George Michael émancipé du groupe Wham, qui a menti et caché sa vie privée pendant des années pour vendre des disques. Surement sous les conseils de producteurs n’ayant pas grand chose à foutre du bien-être de leurs poulains, vraie junk food des maisons de disques toujours prêtes à faire de gros coups marketing en dépit de l’artistique.
Baladant les petits coeurs des meufs dans l’infime espoir de vendre plus de disques, de places pour leur show, de produits dérivés, espérant qu’elles matent leur série télé ou leurs clips, qu’elles hurlent leur prénom dans un Bercy blindé, le Boys Band de 1997 a offert une image d’homme idéal inatteignable pour le commun des mortelles. Sportif et sensible, drôle et regardant les meufs avec les yeux du love, rebelle à tatouage mais aussi lisse d’une savonnette Cadum, ils ont mis la barre haute, tellement haute qu’on peine à trouver même un peu moins bien. Aucun des mecs que tu n’as rencontré ne les a jamais égalé, toi-même tu sais.
Gérald, même si tu es gay, voilà. Tu sais où me contacter.