L’automne tarde à arriver, les feuilles ne tombent pas encore, mais mon bide, lui, oui.
Quand je me regarde dans une glace, je pense à Groquik avec nostalgie, et je souris. Mais pas longtemps. Parce que Groquick, il s’est fait virer à coups de pompe dans le cul et remplacer par un putain de lapin, et ça, faut pas l’oublier. C’est donc décidé : j’arrête les pizzas, les burgers, les chips, ainsi que les bols de ketchup que je prenais tous les matins. Je vais essayer de bouffer plus de verdure. Haricots, petits pois, glace à la pistache, wasabi, tout va y passer.
Mon petit marché de banlieue semblait le lieu idéal pour m’aider à changer d’alimentation. Du moins, je le croyais… Les prix, nom de dieu, les prix ! Entre nous, faut vraiment être timbré pour débourser six euros pour un foutu ananas ! Forcément que les pauvres sont gros avec des tarifs pareils ! Comme par hasard, la patate, ça, c’est pas cher !
Puis on ne va pas se mentir, je ne vais pas acheter des blettes et des salsifis, j’ai ma fierté…
Je dois tout de même avouer que je me démerde très mal. C’est mon tout premier marché, et vu que les prix sont tout le temps au kilo, j’ai cru que tout se vendait uniquement au kilo… Je me suis retrouvé avec un kilo de carottes, un kilo de haricots, un kilo de betteraves (ne le dites pas à mes potes), un kilo d’abricots, et une tonne de regrets.
Me voilà chargé comme un baudet, de grosses gouttes de sueurs ruisselant de ma nuque à ma raie, parce qu’il fait 30° en ce putain de dimanche d’octobre ! Je ne sais même pas ce que je vais foutre de cette tonne de fruits et légumes… Des frites ?
Toujours est-il que je déambule encore avec mes paniers parmi les étals du marché couvert. Ne vous méprenez pas, je voulais me barrer, mais dans un marché, Y A PLEINS DE VIEUX QUI VONT SUPER LENTEMENT ET QU’ON NE PEUT PAS DOUBLER !!!!
La voilà, la vraie plaie du marché. Ça ne leur a pas suffi de prendre tout le pognon des jeunes ! Leur vitesse de croisière nous indique qu’ils ne tiendraient pas deux minutes dans le métro à Châtelet. Et s’il n’y avait que ça… Quand ils font leurs achats, ils touchent tous les produits avec leurs mains dégueulasses toutes ridées, ils racontent leurs vies de merde aux commerçants, ou, pire, narrent l’incroyable performance de ce jongleur de caniches aperçu la veille dans l’émission de Patrick Sébastien. Ouais, on en est là.
Non, vraiment, les obstacles à ma cure d’amaigrissement me paraissent insurmontables… Les prix et les vieux, c’est trop pour moi. Je vais rentrer chez moi, ranger mes courses, et me remonter le moral avec un bon gros bucket de chez KFC. Voilà.