Féminisme nm ; (latin femina, femme) mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits de la femme dans la société.
J’étais tranquillement en train de me cultiver devant je ne sais plus quelle émission de télé-réalité quand je me suis posé une question : A l’heure du numérique et des selfie-sticks qu’en est-il du féminisme aujourd’hui ? Telle une Gegina George de l’internet je prends aujourd’hui mon courage à deux seins pour te parler de ces ‘féministes’ que t’es susceptible de croiser sur le cyber espace.
Commençons avec les youtubeuses et autres ‘digitales influenceuses’ (c’est tellement chic comme appellation). Que ce soit sur Youtube avec la vidéo de Marion Seclin qui nous rassure en affirmant que ‘si tu suces t’es quand même féministe’ ou sur Instagram avec des hashtags du type #FreeTheNipples (libérez les tétons) reprit par des stars surpuissantes telles que Rihanna. Autant de femmes qui pour la plupart te parlent harcèlement de rue, d’avortement et de bodyshaming (NDLR : procédé visant à humilier une femme en critiquant l’aspect de son corps ou sa manière de s’habiller) parce que s’insurger c’est badass et ça permet d’augmenter sa cyber-popularité, tu captes ?
De ces coups de gueule vides de sens émergent un paradoxe entre les droits des femmes et leurs attitudes entre elles mais surtout envers les hommes. Si tu veux comprendre mon désespoir face à ce genre de discours je te conseille la vidéo de la dite Marion Seclin ‘#TasEtéHarceléeMais … t’as vu comment t’étais habillée ?’.
Quand j’y réfléchis je me dis que tout allait relativement bien avant qu’internet et les réseaux sociaux déforment le concept initial de féminisme et en fasse émerger diverses définitions assez abstraites voir carrément gênantes.
Continuons notre tour de table avec les groupes de femmes qui malgré le fait de croire en l’égalité hommes-femmes refusent de se dire ‘féministes’. Elles sont communément appelées les ‘non- féministes’ ou ‘anti-féministes’. Rassemblées par des mouvements comme le ‘Women against feminism’ ces femmes insistent souvent sur le fait qu’avant d’être des femmes elles sont avant tout humaines (a-do-rable) . Le discours de ces femmes est souvent basé sur un ‘pas besoin de participer à des mouvements pour défendre les femmes puisque je défend déjà généreusement tout le monde’ dans le même style on a ‘je n’ai pas besoin du féminisme parce que j’adore que les hommes me regardent quand je m’habille de façon sexy’. Bref ces femmes qu’elles soient stars du porno, activistes du dimanche ou gardiennes d’immeuble créent et répandent tout un paradoxe souvent doublé d’une ignorance sur la notion de féminisme.
Dans un autre registre beaucoup plus sérieux nous avons ces politiciennes qui sans vraiment se montrer directes et claires à heure de grosse antenne parlent de l’IVG et de ses dérives totalement scandaleuse et profèrent des propos sexistes toutes les 2 phrases lors de leur discours. Quand il me prends de regarder les journaux télévisés en PLS avec mon pot de Ben Jerry sur la table je comprends un peu mieux ces femmes qui vivent dans la peur d’être associées à ce type de femmes plus ignorantes les unes que les autres censées être des exemples de réussir et inspirer les filles comme moi.
Sinon t’as le genre de filles qui prennent le mot ‘féministe’ comme adjectif qualificatif. Comme si être féministe c’était le nouveau cool. Le genre à écrire ‘féministe’ dans sa bio Twitter mais première à te dire que la jupe de Sophie en cours de sociologie faisait ‘un poil vulgos’ aujourd’hui. C’est vraiment cool de se pencher sur la question du féminisme en 2017 mais ce qui serait encore plus cool selon moi serait de s’instruire avant de s’offusquer et de lever le poing en l’air, juste histoire de savoir pourquoi et au nom de qui il l’est. Du coup pour moi dire que tu es féministe c’est un peu comme dire que t’es humaine, que tu sois un mec ou une nana ça devrait un peu couler de source.
Quand je lis que 97% des françaises acquiescent à l’énoncé que les femmes doivent être payées autant que les hommes à poste égal et responsabilités équivalentes mais que seulement 43% des femmes se décrivent comme étant « féministe » je me dis que ‘féministe’ est vraiment devenu une insulte même pour certaines femmes. Je me dis que beaucoup trop de gens dans ce pays associent le concept de féminisme à l’orientation sexuelle, à la misandrie (NLDR: trait de caractère qui se manifeste par un mépris ou une haine envers les hommes) ou encore à la pilosité féminine. Quelle tristesse.
Dans ce grand paradoxe je me demande où je peux bien me situer moi hétéro célibataire adepte du friendzonage dès qu’on m’accorde un peu d’attention. Je me demande comment petite ignorante que je suis je peux bien faire évoluer les mentalités et dire à mon rencard que je suis féministe sans le faire fuir. Ce qui me choque aussi c’est de voir que dans ce vaste débat, ce sont des femmes qui le bloquent.
Rassurant donc de lire qu’aujourd’hui en 2017 en France, 42% des hommes se disent féministes. 42% de chance de matcher avec un homme doté de neurones en bon état sur Tinder. Ce que rappelle la superbe Emma Watson (Hermione Granger la crush de tous les CM2) fondatrice du mouvement ‘HeForShe’ et ambassadrice à l’ON, c’est que les hommes portent leur part de responsabilité dans cette histoire d’égalité des sexes. En gros ce serait cool de faire la paix avec les hommes puisque eux aussi sont concernés par le féminisme. Hommes français qui me lisent, l’égalité des sexes est aussi votre problème, le féminisme pourra avancer si vous vous sentez prêts à abandonner vos petits privilèges. Et vous les girls, la solidarité et l’acceptation des autres filles autour de vous c’est important même si elles ne sont pas fans de Beyoncé. Compris ?
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