Y’a toujours une bonne raison de pousser la porte d’une salle de fitness.
Une résolution/un mauvais pari toute bourrée le 1er Janvier, un article dans Grazia qui nous vente les mérites de la zumba (on en reparlera plus tard tiens) ou un énième garçon qui nous a rendue malheureuse et à qui on veut montrer qu’on sera la plus bonne après cette misérable histoire.
Pour ma part, c’est mon hyperactivité maladive qui m’a poussée à enfiler un caleçon Décathlon. Canalisions un peu cette énergie d’hystero aux 15 projets en cours. Transformions cette fureur de vivre en un joli beau boule bien ferme.
La boxe aurait été tout autant salvatrice, seulement j’ai un souci avec les horaires. Avec mon emploi du temps bordélique, impossible de tenir un rendez-vous régulier chaque semaine.
La salle de gym, c’est ouvert tous les jours (à Montréal, j’avais même trouvé une salle ouverte 24h/24 – le petit rameur des familles à 4h du mat enfin possible), on te file un emploi du temps de tous les cours proposés et tu en fais ce que tu veux. Mieux que la fac.
Cela dit, j’ai appris au fil des années qu’il y avait quelques horaires à éviter. À partir de 18h par exemple, tous les « actifs »sortent de leur bureau et s’agglutinent tous ensemble dans la salle de sport. Faut faire la queue pour avoir accès à un elliptique, et tu renifles le cul de ta voisine de devant pendant le cours de cuisses/fessiers tellement on est serrés. NOT COOL.
Le matin c’est plus sympa, y’a les freelance, les bodybuilders et les mamies.
Tiens parlons en des mamies. Ce n’est pas une légende, c’est les plus coriaces. C’est elles qui te foutent la pâtée pendant la séance d’abdos, le tout avec un grand sourire bright dentier color. Tu retrouveras les mêmes sur les pistes de ski de fond cet hiver, elles te dépasseront l’air déterminées à te montrer qu’elles défoncent ta jeunesse toute molle, et disparaîtront bien vite de ton horizon tels de jeunes petits cabris.
D’autres légendes sont elles aussi fondées : dans une salle de gym, il y a des écrans de télé partout. Et dans 80% des cas, bloquées sur Trace TV. Ça me permet de ne pas louper la dernière chorégraphie de Tal, et de me rappeler régulièrement que Robin Thicke est un putain de GROS BLAIREAU.
À la gym il ne faut pas louper les cours. Pas pour les exercices, mais pour les formidables remixes de morceaux que les profs ramènent. Chacun sa spécialité, on peut se retrouver à muscler ses fessiers sur la Compagnie Créole version techno autrichienne, comme faire du step sur du Gigi d’Agostino accéléré. Les profs vivent dans un monde magique fait de compiles dance que je leur envie plus que d’avoir un jardin avec une poule au fond qui bouffe mes épluchures de légumes.
Sauf les compiles de Zumba.
Putain quel enfer la Zumba. Bon déjà à part Ricky Martin, la musique latine fait saigner mes oreilles. Sans déconner, aller transpirer sur du reggaeton c’est ne plus se respecter du tout.
Et puis le problème de la Zumba c’est que les profs se prennent souvent pour Kamel Ouali. Au début c’est drôle de suivre une choré, tu as l’impression d’être Lola d’Un, Dos, Tres. Mais très vite, les chiffres s’emballent, et tu n’es plus là pour transpirer mais pour avoir l’air d’une danseuse pour restaurant de grillades brésiliennes « allez Ouphélie, lachou toi, ouvre tou corps, un deux troua et après tou fait bascouler ta hanche sensouellement». NON MERCI MADAME, JE SUIS PAS SENSOUELLE LÀ.
oups, j’ai vomi.
Transpirer comme une gargoulette et écouter Hélène Ségara version makina n’est pas mon seul plaisir. J’ai vécu de très beaux moments à la salle de sport.
- J’ai découvert des muscles que je ne connaissais pas. Genre celui derrière le haut des cuisses, celui que seule Gisèle Bundchen a normalement.
Je m’appelle Gisèle, je peux courir sans que ça bloblote.
- Le mec bodybuildé de l’accueil m’a donné son numéro en me proposant d’aller dîner ensemble un soir, alors que j’étais en caleçon, rouge, pas maquillée et les cheveux gras = modjo puissance un million.
- J’ai pleuré le jour où j’ai dit au revoir à ma prof de bodypump quand j’ai quitté le Canada. Je savais que je ne transpirerais plus de la sorte sans elle. Et quel DJ purée.
Ouais, le sport et l’endorphine on s’y attache très vite. J’ai même songé à plaquer tous mes projets pseudo artistiques pour devenir coach personnel. Il y a un truc au fond de moi qui sait que je serais bonne. En attendant, je cours sur un tapis comme un petit hamster 3 fois par semaine, et même si de loin, par la fenêtre, on a l’air bien con, il y a un vrai enjeu. En fait on fait la course avec les gens qui courent à côté de moi, en jaugeant discretos nos km/h. C’est d’ailleurs le rare moment où j’arrive à mettre la misère aux mamies, elles peuvent plus courir si vite avec leur dos amoché. AHAH prends ça dans les dents MORUE.
Je finirai donc cette ode au fitness par la compile qui fait bouger mon cul dorénavant ferme dès que j’empoigne une altère ou un vélo d’appartement.
Vous et mes histoires de fesses, pour l’amour du fitness :
Josh Reichman / Dopes - All Day Wrong (Sebastien Grainger Remix)