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Ça arrive à tout le monde de trouver par hasard de la bonne musique sur internet.
Cependant, c’est plus rare de découvrir des histoires derrière ces morceaux, même si elles ne concernent que quelques géniaux inconnus de l’autre coté de l’Atlantique.
Cette fois-ci, c’est en regardant les clips incroyables du groupe Distractor que j’ai lu pour la première fois le nom de son chanteur, Glen Kelland Christensen. Comme ça arrive parfois, l’enthousiasme qui nous envahit en découvrant un artiste retombe un peu quand on apprend que celui-ci est décédé et qu’on ne pourra jamais sauter devant son groupe ou même boire une canette avec lui. C’est ce qui est arrivé avec Distractor, un petit groupe californien comme il y en a des centaines, mais qui aura pourtant vu son destin croiser celui de la NASA.
Glen Kelland Christensen venait de Costa Mesa, une banlieue de classe moyenne dans le comté d’Orange connue pour être l’épicentre de l’industrie du skate et du surf.
Surnommé « Glenergy » par son entourage, le californien va dédier sa vie à surfer et à faire de la musique comme n’importe quel jeune de la côte ouest qui se respecte.
Obsédé depuis toujours par les planètes et le cosmos en général, il en fait ses thèmes de prédilection quand il commence à composer un peu par hasard de petites chansons avec son ami William Sipos, celui-ci récupère un vieux clavier Casio qui orientera le son du groupe.
Ils seront ensuite rejoint par leurs potes Ronnie, Colin et Sean : Distractor était lancé.
Garage time
L’album Devotion sort en mars 2015. Auto-produit, toutes les chansons ont été enregistrées dans le garage de Glen en une seule prise, avec en prime le bruit de la machine à laver comme fond sonore. L’album est un condensé en 20 minutes de synthétiseurs bien hystériques et de bizarreries pop, où entre deux tours de trompette Glen chante dans un style tout en excentricités qui rappelle Devo. Le label Burger Records l’a sorti sur cassette il y a peu et vous pouvez écouter ça ici.
Hypercréatif, Distractor va réaliser un clip pour chacune des neuf pistes de l’album, la plupart tourné dans ce même garage -où le groupe semble d’ailleurs avoir passé le plus clair de sa carrière. Dans une orgie d’effets spéciaux faits maisons, le groupe se met en scène via des incrustations écran vert hasardeuses et trouve des idées de réalisations franchement géniales. Sérieux, le clip de Devotion n’auraient presque rien à envier à Michel Gondry.
Un solide sens de la déconne qui, selon William, n’était pas sans fond : « On disait aux gens que le groupe était une blague. On ne voulait pas se faire voir comme étant irrespectueux des vrais groupes avec notre bruit. Et comme c’était une blague, ça nous autorisait d’avoir quelques pensées honnêtes coincés dans tout ce bordel ».
Et de fait la bizarrerie du groupe vient en grande partie des paroles étranges et angoissés, très personnelles, de Glen. On y retrouve son alter-ego, le « SpaceMan », héros cosmique coincé sur une planète morte : un sentiment d’inadaptation qui se retrouve également dans le morceau Went to The Store, où il chante « The world is a store and there is nothing to buy » (le monde est un magasin et il n’y a rien à acheter).
Spaceman lives !
Le groupe jouera au total six fois dont une première partie remarquée pour les Tomorrow Tulips, avant que tout ne s’arrête soudainement.
Un an après le début du groupe, le 3 octobre 2015, Glen meurt d’un cancer à l’âge de 25 ans.
Dans un communiqué, sa famille a annoncé qu’il était parti en paix après avoir passé ses dernières semaines à faire la fête et à jouer de la musique avec ses potes. Quelques temps après son décès le groupe a fait revivre son chanteur le temps d’un clip pour lui offrir une fin digne de sa personne : dans cette vidéo de Space Man, on voit un Glen bien vivant en train de partir explorer le cosmos devant les encouragements de son groupe et de sa mère (qui sont accessoirement tranquillement assis autour d’une table en train de picoler et fumer de la weed)
Bien sûr, ces images de Glen sont issues de rushs détournés. Cependant, pour envoyer littéralement celui-ci sur orbite, sa famille a lancé le crowdfunding « Send Glen to Space » afin de propulser ses cendres dans le cosmos via une fusée de la NASA. Plus de 12 000 dollars ont été levés et le lancement devrait avoir lieu dans les semaines à venir au Cap Canaveral. Une idée qui, selon William, serait directement inspiré d’une volonté de Glen : « En fait, il voulait qu’on accroche des LEDs clignotantes à son corps et qu’on le projette dans l’espace avec un trébuchet».
Concernant le futur de Distractor, le groupe est loin de se laisser abattre car il compte sortir un deuxième album avec les chansons que Glen n’a pas eu le temps d’enregistrer. Une célébration d’un geek avec sa propre vision du monde que William a décrit comme « quelqu’un qui me rendait plus à l’aise avec le fait de vivre dans un monde inconfortable ».
Voilà, je ne rencontrerai donc probablement jamais ces gens qui ont commencé dans un garage et qui ont vont finir par balancer leur chanteur dans la stratosphère. Mais j’espère que Glen Christensen aura trouvé une planète cool et qu’il est en train d’appliquer son plan pour sauver l’univers, là haut, quelque part dans le cosmos.
Le prochain album de Distractor s’appellera « Human Meat »
William Sipos a fondé le groupe Blue Flower et travaille maintenant à Burger TV : un grand merci à lui pour avoir répondu à mon mail et à mes questions.