Il y a quelques semaines, je regardais d’un oeil distrait le monologue d’ouverture de Christina Applegate à Saturday Night Live, complainte musicale à la fin des jours heureux: la période dite des “fêtes” commence. Quelques jours plus tard je comprends la gravité de la situation. Dans ma boîte de réception trône au retour du déjeuner, un courriel intitulé “Boo-Ya”. Bordel, c’est Halloween. Et l’intégralité des employés de la matrice est encouragé à se travestir pour l’occasion.
Prise en otage entre mon manque d’intérêt pour ces traditions encombrantes et mon souhait de m’intégrer, je me lance dans l’élaboration d’un costume pratique, approprié et sensationnel à la fois pour le bureau et le concert “Gayracula” de Hunx le soir même. La mariée ensanglantée de Kill Bill est rapidement écartée, faute de temps et de moyens. Margot Tenenbaum a couru en tête de peloton pendant presque cinq jours. J’ai le matos mais est ce que j’ai vraiment envie de renvoyer cette image au monde ? Puis, j’ai eu une illumination en rangeant ma discothèque automobile. Wade « Cry-Baby » Walker.
Les festivités ont débuté vendredi – soit cinq jours avant le 31 octobre. J’attends le jour-J pour y participer et puis après je commence déjà à me fabriquer un alibi pour Thanksgiving parce que je suis déjà au bout du rouleau. Malgré tout, Halloween se fête en musique, pas forcément la plus évidente, celle qui met un poil mal à l’aise pour une raison ou une autre. La musique du diable, celle qui mouille les petites culottes des ados sages et réveille les morts à l’occasion.
Le compositeur de musique de films aux talents éclectiques élabore pour « Hellraiser » une introduction parfaite à l’horreur, parce que c’est les clichés, s’ils existent c’est bien qu’ils doivent plaire à deux-trois personnes. J’en fais partie.
Alors Timber Timbre - Taylor Kirk, c’est la personne la plus mystérieuse qu’il m’ait été donnée d’interviewer. Je ne donne pas trop de détails mais je crois que pendant son passage chez Lenoir sur France Inter, il a été un peu le demon host. Sinon aussi il fait un peu le fantôme sur ce morceau, ça fait peur. Booo
Initialement composé pour un court métrage avec Betty Boop dans les années 1930 et interprété par une tripotée de beaux mecs depuis, « You Rascal You » c’est un peu comme l’entité invisible qui viole Carla Moran dans « The Entity ». On ne sait pas vraiment dans quelle mesure l’ennemi est tangible. Boooooooooooooo
Nuit de l’Horreur – Quart d’heure Historique. Parfois j’écoute cette chanson dans ma voiture mais je remonte les fenêtres parce que j’ai peur qu’on l’interprète mal. Vous savez avec les armes en vente chez Walmart, tout ça, ça fait douter.
L’ambiance chaotique du groupe de San Diego dépeint un Halloween urbain à mi chemin entre « Shawn Of The Dead » et « Blade Runner ».
Avant de virer vilain troll homophone, Billy Corgan était un peu le prince des Ténèbres aux yeux de la scène grunge. Il n’a jamais été super franc du collier (jouer au docteur avec Courtney Love Kobain : moyen cool) mais au moins, àl’époque, les Smashing Pumpkins avaient du mordant.
Zombie Zombie, Halloween. Ça ne prend pas trois pigistes de Pitchfork pour faire la connexion. Depuis leur début en tant que duo, Etienne Jaumet et CosmicNeman rendent hommage à la musique du genre particulièrement à celle de John Carpenter composée pour ses propres images.
8- Alan Goraguer – Mort De Draag
En 1973, la France s’associe à la Tchécoslovaquie pour présenter au festival de Cannes la désormais culte « Planête Sauvage », un film d’animation de science-fiction dont la bande-son est composée par Alan Goraguer, le monsieur qui a inventé la musique du générique de Gym Tonic, l’émission de Véronique et Davina.
Halloween c’est aussi la culture du grotesque, dans la veine du « Rocky Horror Picture Show ». Question freaks, les Barkays n’ont rien à envier à John Waters.
Bien sur que j’ai osé.