Partout ces lieux souvenirs qui piquaient la nuque.
Les quais et le pont vers Bercy eux se souviendront du ciel crème et de nos doigts de feu.
Je voulais juste poser mes dents contre la peau de ton torse et mordre ce que je pourrais le plus fort possible.
Mais l’automne c’est aussi un début.
C’est courir entre les copies de statues grecques.
C’est vivre les repas en quatrième vitesse les nuits-matins
Les étreintes
Le froid des quais
Les promesses de comètes
Les cigarettes volées
Le match sur l’écran.
Sentir comme son coeur bat à l’envers parce que les frottements des poussières se répondent d’un bout de l’Europe à l’autre.
On a réouvert les yeux, il faisait jour et tout le monde avait faim.
On s’est partagé les morceaux de la nuit en se séparant à la bouche de métro.
Il y a pourtant encore ta trace sur mon sein gauche.
Je veux juste vivre dans le soleil.
Les taches de café sur le drap blanc.
Entre deux sommeils
Au-delà d’une clôture de bois.
Et puis il m’a interdit de me mordre les doigts.
Je joue à ça entre les feuilles.
Il arrive que les satellites soient chauds.
Enfant, je pensais que chaque chose trouvée était un cadeau du monde.
Les lumières blanches qui grisent les toits.
L’odeur des marrons chauds à la sortie des stations.
Les enseignes brillantes de Belleville Oberkampf.
Le matin tôt qui sent comme un bord de mer.
Lécher doucement un tournesol.
Je pense à tes mains.
Les corps sont parsemés des traces que font les couches de vêtements les unes sur les autres.
Mes cheveux sont devenus bruns comme s’ils obéissaient aux manques.
J’ai peur de m’approcher.
Il ne reste que quelques feuilles de Gingko Bilboa sur moi et le reste est nu.
Il fait beaucoup trop chaud pour un mois de février.
Je prie chaque pointillé sur le sol du train
Chaque lettre manuscrite sur l’escalier roulant
Chaque cri de lumière qui rejoint le ciel.
On sait qu’elle était d’abord une femme.
Elle prenait en photo avec un appareil jetable
Les bouquets de fleurs qu’on lui apportait.
J’ai retrouvé le rouge.
Je souhaite maintenant appeler aux yeux dans les yeux qui sont électriques.
Aux langues qu’on voudrait obsolètes à cause de ces choses qu’on voudrait ne jamais dire.
Aux touchés qu’on voudrait mettre à la place.
Aux envolées du dernier jour de l’année.