La première fois que j’ai rencontré Riton c’était dans une cave à Bastille, on devait jouer ensemble. Il portait un slim zèbre et jouait super bien du synthé-guitare en playback avec son groupe les Sly and the Gayz. On ne pouvait déjà que bien s’entendre. Et puis on m’a dit qu’il dessinait des trucs cools, alors je suis allée voir.Du noir et blanc bien sale et bien violent, un trait brutal comme un poing dans ta face, skinhead, ku klux klan, sexe et mort, du thème qui m’a toujours maladivement attiré.

Deux ans plus tard, quelques groupes, caves et poubelles de papiers de plus à notre actif, je voulais savoir ce que devenait Riton la Mort, et puis comme l’envie de le balancer à la terre entière.

Riton, tu bosses sur quoi en ce moment ?

En ce moment je bosse sur plusieurs trucs dont un espèce d’ouvrage/manifeste de la nouvelle génération de dessinateurs français provisoirement appelé NWOFHD, la New Wave Of French Heavy Drawing sur le thème tout aussi provisoire de la forêt. Pas de BLABLA, de gribouillis pourris ou de collages fumeux, que du sombre, dubeau dessin !!! Il regroupera des dessinateurs du Dernier Cri, du 4TH mais aussi des artistes qui n’ont encore jamais été vus nulle part, tous avec les mêmes thématiques récurrente, une même approche et vision du dessin… bref je mets pas mal d’espoirs dans ce projet.J’ai aussi dessiné une Bague pour la bijoutière Charlotte Martyr et la promo va s’activer autour de ce mois-ci je pense.

Les Editions Derrière La Salle De Bains viennent de sortir un livre/boîte que j’ai titré « Ombres Chinoises », limité à 50 exemplaires et j’en suis très fier également !

Est-ce que tes productions te font bouffer ?

Non, pas du tout pour l’instant …J’étais magasinier pendant deux ans jusqu’à ce que j’y laisse mon dos.

Aujourd’hui jeune chômeur, le moment est venu de se poser cette question.

Comment dessines-tu ?

à jeun le matin, en regardant un film porno sous fond de metal hardcore…. ?

Y’a-t-il des influences particulières qui te font avancer ?

Je dessine en écoutant du doom, du drone, du black métal et de la dark folk.Même si je n’écoute pas que ça dans la vie, ce sont les seules musiques aveclesquelles j’arrive à travailler.J’aime bien dessiner à jeun avec du café qui fait bien mal au bide la journée,et le soir un peu cuité en rentrant de soirée juste éclairé pas une lampejaunâtre de chevet.

Je dessine de façon très impulsive, avec de grands passage à vide puis d’intense moments de production (des jet de 4 à 6 dessins, qui lancent la thématiqued’une série, généralement… ).

Uniquement du noir et blanc en tracé direct (acrylique et/ou encre), avec du coup beaucoup de déchets.

Mes influences sont un peu éparpillées dans tous les médias… Pour le dessin je dirais Jacques Tardi, Daisuke Ichiba, Phillipe Vuillemin et Tom of Finland.

La musique serait globalement le métal… même si pour certaines séries j’ai beaucoup écouté de la Oi! française.

La littérature est romantique et sadienne et les films que j’aime et qui m’inspirent sont généralement contemplatifs et érotiques même si je revendique fièrement une addiction à la série des Rambo.

Satan c’est quoi ?

Ça dépend de quel Satan tu parles ! Je ne voue un culte qu’a celui là :http://satan.bandcamp.com/

On cherche des dates pour Novembre d’ailleurs si il y a des intéressés !!!

Comment tu imagines ta/la mort ?

« TOUS MORTS TOUS EGAUX », Moolinex !!!

Tu peux me parler des éditions du Dernier Cri et de Pur Sang ?

J’ai connu les Editions du Dernier Cri durant mes études aux beaux arts de Marseille. Vraiment fier d’avoir sorti mon premierlivre au Dernier Cri.Je compte d’ailleurs retourner vivre à Marseille cette année et ne pas m’arrêter qu’a Pur Sang avec la maison mère… Hail PakitoBolino !

Pur Sang était un concentré des travaux que j’avais réalisé durant mon année à l’atelier Going Blind, quasiment la seule série de dessins que j’ai pu réaliser, la tête ailleurs entre la manutention et l’atelier-galerie à gérer.C’est un recueil d’illustrations relatant les mémoires d’anciens neuskis perdus dans les 3 cercles (passions, merde et sang).

L’atelier-galerie Going Blind ? il existe toujours ?

On monté L’atelier-galerie Goind Blind à Grenoblequand je suis sorti des beaux arts, avec Adrien Fregosi des éditions Cotoreich.C’était très intense et physique pour nous deux,une cadence folle d’expo (et de vernissages du coup) à raison d’une expo d’un à deux artistes toutes les 3 semaines.Le lieux en lui même nous a demandé beaucoup d’énergie également… d’une véritable ruine c’est devenu un atelier desérigraphie et une galerie blanche (refaits les murs, le carrelage, le sol etc.avec l’aide de nos proches.).

J’ai arrêté la Going Blind en Novembre 2010 après une année la tête dans le guidon.Maintenant je me concentre sur la production personnelle(qui ne nécessite pas un aussi grand espace) et c’est le cas également d’Adrien et des deux nouveaux artistes qui m’ont relayé à la Going Blind pour vraiment axer le lieu sur la partie atelier.

Ma collaboration avec Adrien et la Going Blind ont résulté d’un superbe livre ronéotypé paru chez Cotoreich titré « Amour Propre », vous pouvez me le demander par mail pour la modique somme de 10euros (avec 4 superbes mini-cartes sérigraphiées)à [email protected] !!!

Et pour conclure,allez visiter mon blog

http://bierenoire.blogspot.com/

je mets régulièrement des trucs en ligne!!!

Voilà. Merci Ophélie car c’était ma première interview et long vie à votre blog ! Merci Riton, longue vie à toi.