Désobéissance s’est créé à la fin de l’été dernier, sur un coin de table dans un classique bar de la plage alors je mangeais des grains de sables gros comme des cailloux dans les yeux, avec un café refroidi et moi qui m’ennuyais ferme.
Anna doit se souvenir du moment où je lui ai demandé (10min après les cailloux) de me faire un dessin et une typo, et encore 10min plus tard le tout était bouclé. Le projet typique d’un garçon qui s’emmerde et qui voudrait que les choses bougent un peu plus. On prépare un fanzine depuis des mois et ça traîne (un point que l’on a en commun avec les copines de Retard) mais ce n’est pas si grave, puisqu’on veut justement contrer l’immédiateté, ces envies de tout avoir tout de suite, c’est pas super grisant.
J’ai sorti deux compilations (le début de la trilogie Duck Punk) avec l’aide de mes deux vieux amis Alex Cherkesly et Wanker Studio. Des hybrides entre le punk, le garage, la pop, le psyché… on brasse large pour ne rien rater, on va pas commencer en fermant des portes. Et, point important, on adore aussi les choses débiles, mais vraiment.
Arrivés à ce jour, on a choisi de filer un coup de main à un trio psychédélire de Rouen, les Jabberwocky Band, leur deuxième EP est en chantier et eux font des dates ici et là. À vrai dire, j’en ai rien à foutre des labels qui sortent le nouveau disque de machin-déjà-connu, et on ne jure pas que par le vinyle. J’en ai quatre ou cinq des Kills à tout casser et pas de platine, voyez. On n’aura peut-être pas de crédibilité dans tel ou tel monde, mais on va s’éclater et aider de bons musiciens à sortir leurs projets et les faire éclore. Oui, tu peux nous laisser un mail si tu veux. Dans les mois à venir on va essayer de sortir du jazz, l’EP de mon projet Coffee Saucers et un tribute aux Brian Jonestown Massacre, même. Si on pouvait claquer la bise à Newcombe ce serait pas de refus non plus. Super rigolo le DIY.
Mais on n’est pas vraiment là pour parler de ça. Dans la nuit de lundi à mardi on a décidé de sortir Horsepower, l’album de The Grand Chevals. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, c’est un musicien seul à Bress’ même. Le gars porte un tatouage Black Flag, autant dire que le courant est passé. Travail multiplié par le nombre d’instruments donc. On a proposé la sortie au début du 1er titre du disque, sans avoir écouté le reste. Il vient de formations comme Police Truck ou Syndrome 81 et là il m’a cloué avec quelque chose d’un autre ordre. Violence, aérophagie, flip, douceur et petite adolescence qui traîne. On ne se pose pas tellement de questions, ou alors une : pourquoi proposer un disque en avant-première sur DumDum ou Tsugi quand on peut le laisser chez Retard ?