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lundi, 12 octobre 2015

THE REAL WESTERN WAY

Par
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Je vous écris d’un Motel. Pas situé sur la Route 66, mais pas loin. Chez vous il est 07.02 AM et je vous imagine déjà entrain de vous réveiller péniblement.

Ici,il est 11.02 PM et il fait nuit. Je veux dire, ok c’est la nuit, mais le bled est tellement paumé qu’il n’y a rien, pas une enseigne, pas un bar qui brille, pas de bagnoles, rien. C’est le grand Dark.

Les rednecks ont fini d’enquiller leur bière et tout le monde a bien fermé la porte de sa chambre parce ce qu’on ne sait jamais. On a tous vu des films avec des trucs à la con qui se passent dans les motels. Bref, j’ai checké trois fois la serrure.

« Ici », c’est Hot Sulphur Springs, Colorado. On aurait pu renommer cet endroit charmant« AngoisseVille ». Étonnement, personne n’y a pensé. Moi, j’y ai pensé. Surtout quand j’ai conduit pendant dix minutes pour trouver le seul pub ouvert (qui était évidemment fermé) et que j’ai fini comme une conne sur une route qui serpente dans la montagne au milieu de rien. Ici, si tu ne prends pas la bonne sortie, tu peux bien attendre 20 miles avant de faire demi-tour. Prends-en de la graine cowboy.

D’ailleurs, en parlant de cowboy : sur la devanture du motel c’est écrit « Come Relax –The real Western Way ». Mais c’est quoi ce fameux « Western Way » ? J’ai mené mon enquête, sur le porche de mon palace. Voici ce que j’ai trouvé.

Pour être un vrai cowboy, il semblerait qu’il faille toujours porter des éperons à ses bottes,même si on pas de cheval. En ville ou en campagne, il faut conduire un truck qui fait 4 fois la taille de ma Saxo. Quand t’es un vrai cowboy, tu portes un chapeau et si t’as pas de chapeau, t’es pas un cowboy. Tu piges ? C’est une logique implacable, à la portée de tous. Même vous.

Aussi, il semblerait que toutes les petites subtilités vegans n’intéressent pas ces gens-là. On bouffe du steak ou – presque – rien. Si t’es un vrai du prends des « ribs ». La vraie portion, pas celle de tafiotte. Celle qui dépasse de ton assiette, avec la sauce barbecue dessus. Quand tu penses avoir fini, tu retournes le truc et tu peux encore gratter un peu de peau grillée façon barbecue. Si t’es un vrai de vrai, tu casses les os un à un et tu finis les restes directement avec les dents.

Par contre sur l’autoroute, les mecs ne déconnent pas. Ils respectent bien les limitations. Si jamais il t’arrive de faire un excès de vitesse - comme ça m’est arrivée-tu peux toujours tenter cette tactique.
Sache que les camions ne te laisseront jamais passer, quitte à foutre en l’air ta pauvre bagnole de location. C’est à prendre en compte, cowboy ou pas.

J’imagine alors, qu’une fois qu’on a rassemblé tous ces éléments, on peut se la pétave un peu en mode western. Pour le coup, j’ai pas encore troqué mes jupes branchouilles contre la panoplie complète.
Mais une chose est sûre : j’ai le Real Western Way dans le cœur, et ça, ça compte.

Sylvia

Sylvia est née en 1988 et ne sait pas si elle préfère son appareil photo ou son passeport. Journaliste toujours en goguette (perso je pense qu'elle fait ça pour les miles, mais je vais pas lui dire), Sylvia use ses semelles sur les routes internationales pour ramener des histoires souvent tarées. Si elle rêve de devenir scénariste, elle imagine en attendant le coup de téléphone de Luc Besson (oh ça va je déconne) des petites chroniques sur sa vie de meuf "ON THE ROAD AGAIN", comme dirait Bernard Lavilliers.

Maxime Roy

Maxime Roy est né en 1986 et adore sa cafetière. Graphiste et illustrateur (t'as d'ailleurs surement vu son travail chez Gonzaï, fais pas genre), il nous en a mis plein les mirettes en illustrant un papier sur Conan O'Brien : sérieux, t'as vu les couleurs, les formes et tout ? Un breton plutôt malin avec ses mains, même si il ne sait pas encore siffler correctement avec ses doigts.