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lundi, 23 juillet 2012

UN BEAU JOUR OU PEUT-ÊTRE UNE NUIT, J’AI RENCONTRÉ JEF BARBARA

Par
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Je l’avais mon poulain. Un charisme entre Prince et Jacno, des morceaux qui inspirent à la fois le sophistiqué et la saleté des années 80, l’emblème tant attendu du porno gay chic sur un ampli guitare suintant la bière. J’allais en parler à tout le monde, de ce type que j’avais vu par hasard en première partie de Steevie Moore dans une petite salle de Montréal.

De ce gars qui m’avait fait oublier d’aller m’empiffrer dans les loges parce qu’il bougeait bien trop gracieusement sur scène. J’allais enfin prendre le dessus sur la hype parisienne en ramenant le disque d’un type qui le vaut bien. Et puis j’ai dégoté un entretien avec lui, pas peu fière la fille. On m’a appris à me servir de la fonction dictaphone sur un iphone, j’ai préparé le terrain en faisant quelques recherches sur son parcours.
Et puis raté.
Tsugi, Jalouse, Hartzine, Brain, Technikart, invité au Silencio, signé chez Burgalat… Complètement à la ramasse ma pauvre fille. Tout le monde l’aimait déjà.
Ce beau jour j’ai donc décidé d’arrêter définitivement de lancer des tendances, je m’étais déjà foirée avec le retour de la salopette, ça aurait dû présager l’affaire.
J’ai quand même voulu faire une dernière fois la maligne en l’emmenant dans un bar lointain super hipster ambiance « factory berlinoise » pour l’entretien. Encore raté, le type habite en fait à 100m de chez moi. Au bout d’une demi-heure j’avais toujours pas compris comment le dictaphone marchait.
Entretien avec Jef Barbara, un type qui gère un peu (beaucoup) mieux son bordel.

Salut Jef, tu nous racontes un peu ton parcours de vie?
Wow, il va falloir que je me souvienne de tout ce que je t’ai dit! (NB : faire des checks non pas une, ni deux, mais TROIS fois sur son dictaphone avant de lancer quelqu’un dans une longue conversation)
Pour faire court, enfant on m’a forcé à prendre des cours de solfège et de piano au conservatoire. C’était très rigide et je me suis rebellé. Avec le temps j’ai quand même secrètement continué à cultiver mon talent pour le chant et la composition. J’ai par la suite pratiqué du théâtre en amateur et semi-professionnel pendant quelques années, mais cet univers est un peu trop puant. Les gens du théâtre restent entre eux et se cajolent, se prennent pour de grands artistes, mais ils ne sont pas drôles.
Je connais pleins de musiciens dont l’égo est aussi complètement démesuré, mais je trouve cette laideur plus intéressante, plus impulsive, elle m’attire plus.
J’ai donc arrêté le théâtre et monté un premier groupe : Jef and The Holograms. Le projet s’est rapidement transformé en carrière solo. Jef Barbara est né.
Aujourd’hui, je suis entouré d’une quinzaine de personnes, des programmateurs, réalisateurs, musiciens… Je leur demande d’interpréter mon langage de manière musicale. Jef Barbara est un vrai projet d’équipe qui implique beaucoup de monde, moi je suis la pointe de l’iceberg, le frontman.

Jef Barbara - Wild Boys

Ce que j’aime dans ce que tu fais, c’est qu’il y un vrai paradoxe entre ton côté diva assumé(e) très glamour/paillettes et le côté bricolé et cheap de la scène underground montréalaise… Alors quand on doit malheureusement te classer quelque part, comment te positionnes-tu?
Malheureusement. Le mot est bien placé. Je dirais que je fais de la musique pop. Je sais que ça peut avoir une connotation « grand public », on imagine tout de suite Rihanna, et ça m’embête. Alors j’aime dire que je fais de la glam pop version DIY…

Dans ton clip Sébastien, on retrouve ce même décalage hyper drôle : tu réalises une chorégraphie digne de Lady Gaga, mais dans un local à poubelles. Est-ce que tu revendiques ce genre d’action, ou c’était plutôt par faute de moyens ?

Bon il faut que je sois honnête. Si je voulais faire de l’attitude j’aurais dit que c’était volontaire, mais la vérité c’est que ce sont les moyens que j’ai !
J’essaye de faire de la pop number one, avec des chorégraphies, du spectacle. Tu cites Lady Gaga mais c’est plus Janet Jackson que j’ai voulu référencer dans ma chorégraphie. Le fait est que j’évolue dans un milieu tellement différent de la pop music, les esthétiques sont forcément confrontées.

Jef Barbara - Sébastien

On doit souvent te comparer à Alain Kan….
Merci de citer Alain Kan ! Souvent les gens en France me comparent à Alain Chamfort. Je ne le déteste pas, mais je m’identifie beaucoup plus à Alain Kan qui a joué avec le concept d’androgynie. Il exploite l’homosexualité comme une forme esthétique plutôt qu’en la revendiquant politiquement. Je me sens très proche de cette manière de mettre en exergue l’homosexualité. Il a aussi vécu l’incroyable fantasme que de disparaître soudainement sans n’être plus jamais revu.
Je serais malhonnête de dire que c’est une influence première, parce que je l’ai découvert il n’y a pas si longtemps. Mais je me suis retrouvé malgré tout très proche de ce personnage.
Et puis « En France On Ne Se Drogue Pas » est à jamais le meilleur titre d’album français !

Gazoline - Sally

Gazoline, le groupe d’Alain Kan, période punk. Il rigole pas le garçon.

Comment s’est passée ta rencontre avec Bertrand Burgalat, producteur du label parisien Tricatel ?
J’ai d’abord fait paraître la version cassette de l’album Contamination sur un petit label tchèque, et puis mes vidéo-clips ont rapidement circulé sur internet. Tout ça est venu aux oreilles d’April March qui a fait suivre aux membres de Stereolab (eux mêmes signés chez Tricatel), qui ont fait écouter ma musique à Burgalat….
Je n’ai pas vraiment de notion de ce qu’est le marché physique du disque. Mes amis et moi évoluons et produisons des projets par l’intermédiaire de la blogosphère internet, c’est donc pourquoi j’ai un peu hésité à signer tout de suite. Maintenant tout se passe bien!

Allez, quelles sont les vraies ambitions de Jef Barbara dans le futur?
Je veux que mes mélodies restent toujours aussi précieuses. J’ai envie de développer des concepts qui sont stimulants à la fois pour l’intellect et l’affect, que ce soit sur scène, en vidéo ou sur disque. J’ai envie de rester honnête. Après, si je suis en mesure d’être la plus grande pop star du monde, alors oui ! Mais sans compromis.

On est fan de ton look, où est-ce que tu trouves tous tes costumes de scène, quelles sont tes références?
Je vais dans les friperies, j’adore Toronto pour ça. Bertrand Burgalat en me rencontrant, a comparé mon style à celui de Françoise Giroud, ce qui m’a énormément flatté. J’aime les looks imposants, féminins, power glam, les coupes spectaculaires de Thierry Mugler, avec des épaules angulaires très années 80. J’adore le look type « femmes quarantenaires qui travaillent dans le business », les working girls super puissantes avec des costumes bien droits et de larges épaulettes.
En fait, tout est disparate chez moi, je suis très confus, heureusement que je travaille avec un réalisateur quand on compose, car j’ai tendance à vouloir tout faire, et il me recentre. Comme mon style.

Tu fais donc vraiment la différence entre le costume de scène et ta vie à l’extérieur?
Totalement. Jef Barbara n’est pas un personnage comme Ziggy Stardust car il n’y pas de narration autour de lui, mais c’est tout de même quelqu’un qui n’est pas moi au quotidien. Jef Barbara est une entité très superficielle, c’est du glam. Il y a une construction du style vestimentaire et gestuel, comme caricaturé, une sorte de projection exagérée de moi même.

Dernière question pour la route, est-ce que tu es quelqu’un en retard ?
Oh oui, je suis très en retard. C’est un de mes traits de personnalité les plus prononcés, tout le monde le sait, demande à mon employeur « Jef est tout le temps en retard ! », j’ai même un morceau qui sera peut-être sur le prochain album, il s’intitulera « I know i’m late ».

  • Retrouve Jef sur Tumblr, il a toujours des chouettes vidéos à te montrer : http://jefbarbara.tumblr.com/
  • Va choper les autres sorties de chez Tricatel, parfois y’en a des pas trop mal : http://www.tricatel.com/ (bon les Shades faut pas déconner non plus)
  • Si t’es sur Montréal, va voir Bataille Solaire, le projet solo du guitariste de Jef : Son Facebook
  • Si tu aimes Jef Barbara, John Waters et le mauvais goût, alors du aimeras aussi Hunx And His Punx, va regarder et on en reparle bébé : Son Facebook aussi

Bisous.

Ophelie

Ophélie est née en 1988 et un super putain de vélo. Leader de groupes de filles aussi ultra classes ( Fury furyzz et Mercredi Equitation), la jeune donzelle au casque d'or dorénavant chroniqueuse radio et constellée de tatoo fait parfois un peu flipper. Elle crie fort, quand même. Mais au cas où, rappelle toi ces propos: elle fait les soldes chez Jennifer, et possède la larme facile à l'écoute d'un bon vieux titre de son cd de dance machine 2001. Un coeur en chamallow on t'a dit.

Anna Wanda

Directrice Artistique et illustratrice
Anna est née en 1990 et se balade avec un collier où pend une patte d'alligator. Graphiste et illustratrice particulièrement douée (sans déconner), elle n'est pas franchement la personne à inviter pour une partie de Pictionnary. Toujours motivée et souriante, c'est un rayon de soleil curieux de tout et prêt à bouncer sur un bon Kanye West, tout en te parlant de bluegrass. Par contre, elle a toujours des fringues plus jolies que toi. T'as donc le droit de la détester (enfin tu peux essayer, perso j'y arrive pas). SON SITE PERSO: http://wandalovesyou.com