Je collectionne les trolls, les petits poneys, les Polly Pockets, les trucs en forme de coquillage, les carafes en verre comme celles où Nikki Newman conserve son whisky…Et les rêves érotiques avec Harry Styles.
Ça a commencé en 2011, par le visionnage du premier clip des One Direction. Je suis tout de suite tombée en amour avec sa coupe de cheveux improbable, ses yeux curaçao, ce sourire incroyable, cette voix grave tellement sexy sur une personne de 16 ans. Ça a peu duré : le temps d’écouter What Makes You Beautiful
en boucle, de regarder le clip de Gotta Be You
en fantasmant sur le nouveau look « bien habillé » d’Harry, et de décider que le reste du premier album était nul.
J’étais amoureuse de lui, mais avec une certaine distance, comme j’étais amoureuse de Gerard Butler, Colin Firth, Channing Tatum ou Jared Leto. Du genre « Han la la je l’aime trop » mais sans pour autant regarder sa photo tous les soir avant de dormir. Je suivais ses pérégrinations de loin, j’écoutais un tube de temps à autre, je savais qu’il faisait tourner les têtes des it-girls londoniennes et autres égéries Topshop.
Il a commencé à m’intéresser un peu plus quand j’ai su qu’il sortait avec la présentatrice d’X-Factor, de 15 ans son aînée. Là, j’ai pensé « Aaron Johnson-isation ». J’ai pensé à cet acteur, lui aussi à la coupe de cheveux improbable, aux yeux curaçao et au sourire de bâtard, qui s’était maqué à la vie à la mort avec Sam Taylor-Wood (réalisatrice de renom et personne importante de l’art contemporain) à l’âge de 19 ans. Je me suis dit, cet enfant a vraiment quelque chose. Il séduit des meufs plus vieilles en toute détente, il doit être extrêmement mature et facétieux, non mais regardez-moi ce sourire, regardez-moi ce regard à la fois mystérieux, coquin et riant.
Il était rentré dans mon Panthéon perso. Il allait pouvoir avoir sa photo dans le carnet poilu, à côté de David Boreanaz, Carmine Giovinazzo, Heath Ledger, Freddie Prinze Jr.
Quand soudain, la rumeur : il était gay. Cette rumeur a commencé à alimenter toutes mes conversations avec des gens connaissant les One Direction de près ou de loin, dont mon ami F. Rencontré sur un canapé amical un dimanche après-midi, il m’a donné du grain à moudre. Nous avons devisé de la sexualité d’Harry Styles de longues heures durant (à ce jour nous n’avons toujours pas de théorie affirmée, c’est surtout en fonction de notre humeur ou du vestiaire d’Harry, majoritairement composé de chemises Marc Jacobs et de bottines à talons Saint Laurent) ; et il a évoqué la possibilité d’aller voir le groupe en concert aux Angleterres. Que n’a t-il pas fait. C’est à ce moment là que nous avons peu à peu sombré dans la déraison.
Comme le raconte en détail cet article, nous sommes allés voir les One Direction en concert à Manchester. Nous avons logé à Holmes Chapel, ville natale d’Harry. Nous avons hurlé devant sa supposée maison, nous avons acheté des choses dans la boulangerie ou il travaillait avant de devenir une pop star. Nous avons commencé à acheter du merchandising One Direction en veux-tu en voilà, qui un t-shirt Primark, qui des autocollants, qui des magazines officieux, qui des fusains tordus, des photos, des tasses.
Nous sommes allés à des concerts en France, au Portugal, en Belgique, et même en Finlande. Nous avons écouté en boucle tous les albums du groupe jusqu’à les aimer. Nous avons élaboré des théories sur l’avenir de chacun des membres, allant jusqu’à imaginer les couleurs de leurs pénis. Le mal était fait.
Depuis, je suis abonnée à toutes les pages Instagram répertoriant les déplacements d’Harry, je like les photos de lui en m’imaginant à la place de ces fans chanceux qui l’ont croisé devant le Starbucks de Melrose ou à Hyde Park. Je collectionne tout ce qui se rapporte aux One Direction, même les calendriers 2014 et les chaussettes immettables. Je connais toutes les chansons par cœur et j’anticipe les solos d’Harry.
Je rêve de lui tout le temps. D’ailleurs, on a tout fait. Sauf peut-être le bondage et les sextoys. Je me sens un peu en échec de ne pas l’avoir rencontré, de ne pas avoir un selfie avec lui. Je l’aime plus que Darren des Savage Garden, c’est dire ! Je suis complètement amoureuse de lui, et je suis persuadée qu’on serait bien ensemble. Il me reste l’espoir de le rencontrer par hasard dans un bar de Londres, dans dix ans, lorsque tout ce grabuge aura cessé et qu’il aura sûrement le crane dégarni. À moins que ça aussi ça reste dans mes rêves…
Anaïs a réussi à financer son projet : tu peux voir son projet ici : https://www.leetchi.com/c/projets-de-lana-onedirection