Depuis cet article écrit en juin dernier, de l’eau a coulé sous les ponts. J’ai pu rajouter une 4ème catégorie de connards à ma typologie : « celui qu’on n’avait pas vu venir ». Je vous rassure, je reste toujours persuadée que les mecs gentils existent et que c’est sur eux qu’il faut tout miser (plutôt que sur ce musicien mi-mignon mi-enflure qui vous fera les yeux doux après quelques 8.6).
Passée la course de haies que constitue une rupture, on retrouve rapido de bonnes vieilles habitudes. MATER LES MECS DANS LE MÉTRO par exemple.
Quand j’ai parlé de ce projet d’article autour de moi, tout le monde avait une histoire à me raconter. Les gens qu’on croise dans les transports, un sujet universel.
Les choses se passent toujours de la même manière, vous le savez. Entrée dans le wagon, premier eye-contact, on n’est pas sûrs et puis ah ben oui, on se regarde à nouveau. Pendant quelques minutes, on se demande comment il s’appelle, ce qu’il fait dans la vie, on se dit qu’il est vraiment pas mal avec ses petites Air Max aux pieds et sa barbe de 3 jours.
N.B : Choisissez bien le morceau que vous écoutez, au cas où il s’approcherait. Ce serait con d’être en train d’écouter Big Bisou de Carlos alors qu’il louche sur votre iPod. Selon moi, Armistice de Phœnix, c’est la valeur sûre. Pochette d’album suffisamment reconnaissable, groupe à la fois populaire et cool, peu de prise de risque mais vous vous positionnez tout de même. S’il a des écarteurs et une manchette, un petit Touché Amoré fera l’affaire. Pensez « flex », il faut s’avoir s’adapter à toute situation.
Le trajet passe vite dans ces moments-là. Plus vite que quand on joue à Candy Crush, en tout cas. Dans ma tête, j’ai eu le temps de me faire des films pour deux ans de relation que l’inconnu descend déjà. Dans ma tête, je crie alors : « Eh, attends, t’as vu mon sac RETARD ? Mais si, regarde : RETARD MAGAZINE. Tape ça dans Google, retrouve-moi et demande-moi en mariage.» Cette technique n’a encore jamais fonctionné mais je perds pas espoir. Surtout que comme dirait mon BFF, Martin : « Ce que je regarde chez une meuf dans le métro ? Ses pompes et ce qu’il y a écrit sur son tote-bag.» Il dit aussi très justement qu’un wagon, c’est un peu comme un bar : un lieu de passage, beaucoup d’êtres humains qui se croisent et se plaisent, mais sans l’alcool. Prendre la ligne 9 chaque matin en étant ivre serait donc la solution ?
Ma copine Mélanie a eu le droit à la scène de film. Gaulage de yeux avec un mignon pendant 6 stations. Il sort à Saint Ambroise, elle lui sourit, il est sur le quai, se retourne, ouvre la bouche pour dire un truc… quand la sonnerie retentit et que la porte se referme. Elle ne l’oubliera jamais. J’espère au fond de moi que c’était un gros con et qu’elle a rien loupé.
Mais ce qu’ils auraient pu faire chacun de leur côté, c’est laisser une petite annonce comme il en paraît de nombreuses tous les jours sur croisedanslemetro.com. Oui, ce site existe et je peux vous dire qu’il héberge des pépites. C’est bien simple, la plupart des annonces ressemblent à des paroles de Fauve.
Un mec s’est carrément amusé à récupérer toute la data du site pour en faire des graphiques incompréhensibles. Le projet s’appelle « Dis-moi où tu me plais ». Il a classé les annonces par adjectifs, vêtements, verbes utilisés, selon les champs lexicaux de l’amour ou encore du regret. Apparemment, des gens ont quand même réussi à placer les mots « alcoolisme », « virgin », « sida », « mémoire morte », « mollet » et « humide » dans leurs annonces…
Est-ce que ce truc marche ? J’aimerais qu’on me dise oui, mais je n’y crois pas trop.
Jamais commencées, jamais finies, en suspens pour toujours et donc indolores, ces histoires sont peut-être les plus belles que l’on puisse vivre finalement. Si vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez toujours télécharger Happn.
