«Salut Pamela,
Je suis avec mon mec depuis 9 mois maintenant et c’est vraiment génial. On partage énormément, il est beau, intelligent, je l’aime plus que tout et je crois bien qu’il est l’amour de ma vie. Seulement voilà, niveau sexe ce n’est pas la même chose… Nous couchons ensemble depuis 5 mois car les débuts ont été un peu chaotiques car dû à un blocage de sa part par rapport à la pénétration. Aujourd’hui tout ça est réglé mais ce n’est pas ça le problème. Le problème est que je n’arrive pas à jouir avec lui. Nous expérimentons beaucoup pourtant et nos relations sexuelles s’améliorent mais je ne peux m’empêcher de commencer à perdre espoir… C’est d’autant plus frustrant que j’y arrive parfaitement toute seule et que lui prend son pied à chaque fois. Je ne sais plus trop quoi faire, j’ai peur de passer à coté du plaisir sexuel en restant avec lui mais je l’aime tellement et nous avons une si belle relation que je ne veux absolument pas perdre.
Merci et bisous Pamela.»
Salut, et merci pour ta question! J’ai envie de commencer par souligner un élément qui me gêne un peu dans ton récit: «l’amour de ma vie». Je vois évidemment très bien ce que tu veux dire, je l’ai moi-même déjà ressenti et sans doute affirmé par le passé, mais je crois qu’il est un peu dangereux et donc dommage de mettre autant de poids sur les épaules d’une relation naissante - car 9 mois, sur une vie, qu’est-ce c’est ? A peine le temps de prendre 25 kilos et de voir sa chatte dilatée de 10 cm par le corps d’un être vivant miniature dégoulinant de sang et d’excréments… Et si tu meurs à 85 ans si l’on se fie à l’estimation de l’espérance de vie féminine en France en 2017, 9 mois c’est même pas 1 centième de ta vie (‘fin j’ai fait L et j’ai triché à tous les DS de maths donc je peux me tromper)! C’est bon, je t’ai suffisamment fait relativiser là ? Ouai ? Donc, comme j’aime l’asséner à tout bout de champ (aux élèves du bahut où je bosse, à mes potes qui prennent la mouche trop vite, mais surtout à moi-même): CALMOS. On a plein d’amours dans une vie, comme on a plein de jobs, plein de lieux de vie différents… En proclamant cette relation comme «la bonne» tu lui tires un bon coup dans le pied, la pauvre. Et si elle était du genre à pas avoir trop confiance en elle, et à mal supporter la pression? Le genre à avoir envie de fuir quand on la porte aux nues, persuadée qu’elle sera jamais à la hauteur? Nan, je ne parle pas de moi, mais bien de ta relation avec ton mec, même si la confusion pour les gens qui me connaissent va certainement sembler plutôt inévitable. Donc, si on commençait par débarrasser cette pauvre (tu dois ici sentir mon empathie et non mon mépris, évidemment) relation du fardeau que constitue cette appellation un peu grandiloquente que tu lui as imposée ? Voilà, comme ça, c’est plus facile de réfléchir aux solutions qui s’offrent à toi de façon un peu plus légère et décontractée.
Comme je le disais plus haut, votre relation est toute neuve. Donc, première étape: on dédramatise! Il est à mon sens un peu tôt pour perdre espoir, surtout si ton blocage est circonstancié - car il ne s’agit pas là d’une anorgasmie dite «primaire» (quand on a jamais réussi à jouir de toute sa vie). Beaucoup de meufs débutent leur vie sexuelle après s’être masturbées et mettent plusieurs années à parvenir à l’orgasme avec quelqu’un d’autre. C’est super banal (tu veux des statistiques? T’en auras pas, mais je t’encourage vivement à me croire sur parole). Et bien souvent, on se rend compte que la raison pour laquelle c’est loin d’être évident et ça peut prendre du temps, c’est parce que, seule, ya zéro enjeu, zéro prise de risque, zéro pression… On en revient à ce que je mentionnais dans le paragraphe précédent: cette foutue pression! C’est pourquoi j’ai envie d’émettre l’hypothèse suivante te concernant: cet «amour de ta vie», ces quatre petits mots tout pourris, pourraient bien être en partie à l’origine du problème que tu rencontres. Parce que quand on s’en fout, quand on prend les choses avec désinvolture, la question de l’enjeu disparait et il est facile de «lâcher prise» (nan t’es pas en train de lire Biba, mais merde, parfois elles sont bien utiles, leurs expressions à la con). Lâcher prise, c’est-à-dire ne pas être en train de s’observer soi-même en train de baiser, scruter ses complexes physiques, essayer de se projeter ce que l’autre perçoit de nous, dans un excès de conscience de soi absolument contre-productive. Quand on est en train de faire tout ça, il est difficile voire impossible de complètement se laisser aller et c’est pourtant indispensable à tout orgasme, non ? La solution pour toi réside peut-être dans le simple fait de se détendre un peu: c’est pas ton premier mec (désolée pour les hypothèses foireuses si c’est le cas), ça sera peut-être pas non plus le dernier (et en fait, je te le souhaite parce que moi j’adore changer perso!!), et même s’il te parait absolument parfait là tout de suite, c’est pas non plus un Dieu vivant, ok ? S’auto-persuader que c’est l’homme de ta vie, même si c’est un sentiment très positif au demeurant, pourrait faire planer le spectre menaçant de l‘échec au dessus de vos tête et vous empêcher d’avancer tranquillou… Peut-être que son blocage des débuts que tu mentionnes était-il lui aussi lié à un trop-plein de pression ? Ton mec aurait-il vu en toi, lui aussi, la femme de sa vie dès les premières secondes, ce qui l’aurait submergé d’amour mais aussi de la peur paralysante d’un potentiel foirage ?
Ensuite, pour conclure sur un autre conseil ultra obvious, je dirais qu’il ne faut pas oublier d’en parler ensemble, toujours dans l’idée de dédramatiser, de surtout éviter d’en faire un vieux tabou qui finirait par gangréner vos rapports, et pas que sexuels. Voire de prendre sa main et lui montrer la voie car ça reste évidement une valeur sure! Mais je me doute que tu as probablement déjà exploré ces possibilités, et que si c’était aussi simple tu ne te serais pas emmerdée à te fendre d’un e-mail à Retard Magazine. Alors, j’espère que mon blabla, à défaut de t’aider vraiment, a au moins eu le mérite de te faire prendre un peu de recul ou de juste te faire voir les choses un chouilla différemment - car parfois c’est justement le fait d’être coincé dans notre petite perception unidimensionnelle et étroite des situations qui nous empêche d’avancer, nan? Perso, c’est juste pour obtenir cet autre point de vue sur ma vie et mes problèmes que je vois une psy tous les 15 jours. Allez, courage, je me fais pas trop de souci pour toi meuf. Ca va le faire (et si ça le fait pas, c’est pas si grave). Bisous.
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Ecris nous ton problème avec le cul à [email protected]. On fait passer à Paméla et on répète pas. BISOU.