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J’ai grandi avec un grand frère, et dans les années 1990, pour ne rien arranger. Ce genre de choses laisse des cicatrices permanentes.
Les années 1990, c’était tellement la grande débandade du merveilleux (peut-être pas les body impression camouflage et les douze chignons à la Gwen Stefani circa 1998, faut pas exagérer), qu’on pourrait en écrire un livre de six cent pages, mais pour moi, à cause de mon frère et de nos après-midi à chercher les éditions françaises du manga chez les chinois du quai de la Mégisserie, les années 1990, c’est Dragon Ball.
Je crois pouvoir dire que je suis une adulte. J’ai presque vingt-trois ans, presque un job, je paye mon loyer et je sais ouvrir une boîte de conserve toute seule, mais ça fait maintenant plus de huit mois que je regarde Dragon Ball.
On avait pas le droit de regarder quand on était petits, notre mère, qui déjà n’aime pas trop la télévision en général, trouvait, à juste titre, que c’était trop violent. Pourtant ça passait au club Dorothée, on aurait pu s’en tirer comme ça, mais non, pas folle la guêpe.
J’aurais pu re-lire les bouquins, en secret. Quarante-deux tomes, sous ma couverture la nuit. J’aurais pu.En plus j’aime bien comment Akira Toriyama se dessine en petit robot dans les paysages. Mais non, j’ai décidé que mon but, c’était d’engloutir les cent cinquante-trois épisodes de Dragon Ball, ainsi que les deux cent soixante-et-un épisodes de Dragon Ball Z. Toutes les dix-huit sagas.
Ça fait huit mille deux cents quatre-vingt minutes. Ça fait presque six jours complets. Alors c’est bien, parce que tout le monde trouve ça super débile, sauf mon frère et mon pote Clayton.
C’est complètement anti-sexy, genre pas du tout une technique de chope. Je peux pas trop m’en empêcher alors parfois je me marche complètement dessus, l’autre jour j’ai fait une référence Dragon Ball à un mec que j’essaie de draguer, et il m’a sorti un ah ouais, Dragon Ball, le dessin animé débile là, où ils se battent? Autant dire que je n’ai pas poursuivi. Son Goku peut sauver le monde, mais il ne m’aidera pas à niquer.
Pourtant, je me souviens qu’à l’école primaire, mon amoureux (j’entends par là le mec dont j’étais amoureuse mais que j’avais quand même envie de taper parce que c’était un garçon, quand j’avais six ans) avait un sweat Dragon Ball Z et il décalquait les personnages pour faire semblant de savoir dessiner.Mais bon, j’imagine qu’on n’avait pas les mêmes critères de drague à l’époque.
Mate le sweat: premier rang, troisième en partant de la gauche. Quant à moi: pense « écossais ».
À regarder Dragon Ball passé douze ans et demi par contre, on se rend compte que c’est une série de gros pervers. Chaque nana est une superbonasse qui porte des minirobes, et Tortue Géniale, qui est censé être ce mec super respectable, maître des arts martiaux et tout ça, passe sa vie à mater des vidéos de coaching personnel pleines de bodys en lycra qui rentrent dans les fesses. SYMPA.
Mais à côté de ça, je sais pas si c’est juste parce que j’ai du subir les exposés de mes camarades de classes quand j’étais en première année d’école d’art sur oh mon dieu les personnages dans les films de Miyazaki il sont absolument magnifiques ohlàlà, mais je te jure que les décors et les personnages de Dragon Ball, c’est pas n’importe quoi. Enfin si, c’est n’importe quoi, mais dans le bon sens.
Ce qui m’impressionne surtout, c’est que les méchants soient aussi recherchés et sophistiqués. Chacun est hyper complexe, que ce soit physiquement ou de par leur histoire. Prends Piccolo et Vegeta - c’est un peu mes préférés parce qu’ils deviennent sympas après que tout le monde se soit un peu tapé dessus - évidemment, ils veulent tous se venger de quelque chose, devenir le maître de l’univers, détruire la planète et Son Goku, mais en vrai, ils ont un petit coeur mou, des parents, leur nom veut dire quelque chose, ils ont des capes et des petites bottes, enfin c’est pas Totally Spice, quoi.
Vegeta et les petites bottes.
Freezer, le méchant à quatre apparences différentes.Et puis les méchants, c’est -vraiment- des méchants. Les gens MEURENT. Et ils sont plus du tout vivants après.Il y a du sang (de toutes les couleurs), les gens explosent en petits morceaux, se font couper les bras, la tête et toutes sortes de parties du corps, se font transpercer par des coups de poing enflammés. C’est dramatique pour de vrai.Le jour où Krillin s’est fait empaler par Freezer, j’ai eu la larme à l’oeil et le hoquet de la mort.
Hoquet de la mort.
D’ailleurs, le suspens est intenable. Tellement intenable que parfois je regarde en avance-rapide parce que je peux pas tenir cinq (douze) épisodes pour savoir qui va gagner le combat, surtout que la plupart du temps, tu crois que tu sais parce que tu as regardé le titre des épisodes qui suivaient, et en fait le mec qui écrit les titres, il t’a trop entourloupé: le mignon petit Chaozu il n’est pas du tout revenu à la vie et Freezer il n’est pas mort. Quoi qu’il en soit, au départ, je pensais que je regardais ça juste pour rigoler, mais maintenant, j’en suis au point de me dire que je peux terminer cette illustration demain, hein, parce que j’aimerais bien savoir si Son Goku va arriver à temps pour sauver le monde, et il ne reste plus que trois épisodes du combat, c’est rien trois épisodes.
Et puis, je veux dire, ça avait tout pour me plaire: un gamin superfort avec une queue de singe qui voyage sur un nuage supersonique, des monstres partout, des maisons dans des capsules, des dinosaures qui cohabitent avec des humains, des minisorcières acariâtres sur des boules de Crystal, des tortues qui parlent. POURQUOI J’Y AI PAS PENSÉ LA PREMIÈRE.
Noël c’est passé mais t’as encore le temps parce que mon anniversaire c’est en février, et je te jure, tu m’offres un sweat Dragon Ball, je t’épouse.