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Donc c’est WX qui m’emmène à pied. On s’arrête en chemin : il achète des Zhon Nan Hai “Zhon nan hai, zhon nan hai, je ne fume que des Zhon nan hai”
On se retrouve tous à School, une sorte de petit club sur plusieurs étages.Moi j’achète des Double Happiness. On raconte des conneries et on mange des brochettes sur le toit. Je recroise Lucifer, qui sirote une bière en me regardant en coin. Il s’approche et attrape un pan de mon chemisier : “j’aime bien ta chemise” (ouais c’est ça). Finalement, il est parti sans même dire au revoir, voyant qu’il n’arrivait pas à ses fins. Avec Hedgehog, on décide d’aller manger, toujours le dernier truc que tu fais dans une soirée à Pékin. Zhio et moi allons aux toilettes, et je n’ose pas rentrer : les toilettes n’ont aucune séparation, et deux filles discutent alors qu’elles font pipi.
Elles ont l’air de se raconter un truc super long et important, ça dure, ça dure. Zhio ressort de ses chiottes, il entrevoit les filles, et comprend « tu ne veux pas aller avec elles, n’est-ce pas? ». J’ai attendu qu’elles sortent pour aller faire mon pipi, toute seule, sans personne. A table, ils se sont foutus de moi ; Zhio m’affirme « chinese people are shy, but they shit together », on rit une nouvelle fois. Zhio déplore les groupes qui copient les groupes étrangers sans chercher leurs propres sons. On finit par parler politique. On sent une grande envie de se détacher des carcans imposés par le gouvernement, disséminés ça et là dans la vie quotidienne, mais bien présents. Une sorte de souffle les portent, ils se reconnaissent vraiment comme une communauté soudée, avec les mêmes aspirations, se faire connaître hors de Chine, partir, tourner, ils sont super passionnés et parlent tout le temps de musique, qu’ils connectent avec un truc plus grand, ils sont en mission vers une vie qu’ils appellent rock‘n roll, et en Chine, tu es encore bien outsider si tu t’intéresses à tout ça.
C’est vrai, tu sens la liberté, le mode de vie déviant, tu sens le souffre quoi. Après les cds et les cassettes du marché noir (Shou Wang raconte comment il se précipitait sur les cds du Velvet, début 2000), Internet est LE moyen par lequel les groupes communiquent librement, les blogs pullulent, les vpn permettent l’accès à facebook et compagnie, et puis les festivals gays peuvent y faire leur pub. Ils expliquent dans les magazines pour expats qu’ils adoptent l’étendard “expression de soi” pour éviter que le gouvernement leur cherche des noises.
La soirée s’est finie avec le ventre plein, à errer dans les rues à la recherche d’un taxi. En moto, WX agite ses mains et disparaît au dos de PR, dans un dérapage de poussière. Alex me dit au revoir derrière la vitre de mon taxi, il s’attarde à me faire coucou, pour me signifier notre amitié nouvelle.
Je pourrai vous parler longtemps de pleins de petites choses, de ma nuit de Trouble à Chengdu (une barmaid aux dreadlocks bourrée m’embrassait sur la joue en me criant des trucs joyeux que je ne comprenais pas, tandis qu’on me tendait des verres de vodka par milliers), des soirées qu’on a passé avec Alex chez WX à écouter les Flaming Lips, de l’encens surpuissant amené par le voisin pour éloigner les moustiques et dont il était très fier, de comment j’ai raté mon avion, du village à Cao Chang Di où j’ai dormi, avec Ba Fang qui me chantait émue des chansons du Johnny Hallyday chinois, Cui Jian (c’est celui qui, dans les années 90, chante en mettant un foulard rouge sur ses yeux, signe de l’amertume des jeunes chinois face au régime).
L’environnement familier me cache les instants infimes, les regards, les gestes, complètement magnifiés lorsque l’on se retrouve à l’étranger. Chaque détail devient une montagne. Le grand chambardement des sensations nous laisse haletant au retour, comme un lion en cage, en manque, assoiffé. Alors depuis, je fume des Double Happiness, je ne fume que des Double Happiness. Avec Alex, on écoutait Washed Out, on portait des shorts et on mangeait des brochettes dans la rue Nota benediction ou pour aller plus loin: Si tu t’aventures à lire ce texte magique, tu y trouveras des liens tout aussi magiques vers des vidéos fouillées sur le net pour le bonheur
de tes petit yeux et de tes petites oreilles :
Un soir, j’ai vu Xiao He, j’ai été complètement fascinée par sa prestation : c’est merveilleux, unique et transcendantal. Il combine des rythmes sur ordi, des boucles bizarres, et une voix héritée des chansons traditionnelles chinoises. A Shanghaï, j’ai fait des choeurs sur scène pour le groupe Next Year’s Love, nouvelle formation de Vic (ex-bassiste d’Eyes behind), groupe aux superbes chansons à la mélancolie teintée de guitares saturées, l’une des guitariste fait partie de Pairs, et comme son nom l’indique, ils sont deux, un garçon, une fille = ça bute. Un weekend, Liu Di de Wanderlust m’a emmenée dans une techno party très drôle à Tianjin, et j’ai donc agité un petit tube fluorescent toute une nuit dans cette banlieue de Pékin qui compte seulement 13000 âmes. Et pour tous les groupes dont je n’ai montré que des vidéos, le myspace chinois se nomme douban….! Allez-y! Régalez vous ! A Pékin, j’ai aussi acheté les disques de Muscle Snog, dont j’ai uploadé une chanson là, de White , là, là et là, et de Snapline.
Et pour aller encore plus loin :
Il y a ce film sur la salle D 22 avec pleins de têtes connues, notamment le boss de Maybe Mars, et une interview de notre tour manager et ami Yang Haisong, chanteur du groupe PK 14, et cerise sur le gâteau : il y a même l’ami Lucifer !
Cease to exist n°19 est un radio show/podcast passionnant dans lequel Veronica Ortuno a interviewé le fondateur de Pangbianr, Josh Feola, qui a concocté pour l’émission un podcast très pointu et grâce auquel j’ai pu crâner un peu en arrivant à Pékin, j’avais pu écouter pleins de choses à l’avance….
Beijing Bubbles est un documentaire où l’on peut voir les membres de groupes plus anciens, tels que Hang on the box et Joyside, un film très intéressant pour leurs récits de vie, et l’on partage leur quotidien à Pékin. On les voit traîner dans leurs apparts, sur des bancs entre amis etc..
Share in Obstacles: tout nouveau label fondé par Zaza d’Eyes behind et Yang Haisong de PK 14, aussi fondateur du label Walk the line.
Pangbianr est LA plateforme pour savoir ce qu’il se passe à Pékin (il y a notamment un charmant post sur Eyes Behind, sympa !)