Homme : Poke
Femme : Poke
H : Poke
F : Poke
H : Poke
F : Poke
H : Poke
F : Poke
H : Poke Extra !
F : Extra Like
H : Super Profil
F : Superman
H : On a fini ?
F : Non, on commence
H : On se voit quand ? Demain soir c’est ça ?
F : Le mardi c’est permis !
H : Tu es dans quel coin ?
F : Ma rue est bourrée de vices
À chacun ses délices, à chacun sa 8-6
Dans ma rue, les lascars se serrent la main
Ce n’est pas comme dans le Show-biz
Où les mecs se font la bise
H : Barbes ?
F : La Chapelle ! Et toi ?
H : Bastille
F : Tu me proposes quoi ?
H : J’ai un entretien avec une future employée à 20h mais on peut se voir après et boire des coupes
F : Je veux bien avaler du verre pour toi, ou cracher du feu
H : Voilà donc on se dit 21h
F : J’ai rendez-vous avec un artiste dont j‘édite le livre en début de soirée
H : Oh !
F : Mais je serai là après pour faire le fakhir
H : Bien, c’est quoi ce livre ?
F : Je t’en parlerai demain
H : Pas très bavarde, j’espère que les tessons fluidifieront ton débit
F : Je parle beaucoup plus la bouche en sang
H : Parfait
F : Je me renseigne sur la signification du Poke, pour mieux le faire en live
H : Je te montrerai
F : Deal
H : C’est très simple, en fait, le Poke
F : Plus simple que l’Add ?
H : L’Add est plus impliquant, mais peut s’avérer parfois tout aussi simple
F : Le like est en apparence encore plus facile, mais l’apparition du télétexte, le transforme en un réel engagement
H : Tu parles donc du télétexte sur nos écrans de télé ? J’étais addict au télétexte, l’ancêtre d’Internet un peu
F : Dans ce cas précis, je parle du rouleau d’informations qui défile à la droite de mon écran, mais j’étais plus fan du télétexte que du programme télé lui même.
Mais également du minitel, et des bippers. Je n’aimerais ne communiquer qu’avec ça.
H : Avec quoi ? Avec ce blog ?
F : Merde, je me suis trompée de lien
H : Rires
F : Je n’ai malheureusement pas un égo aussi démesuré
H : Tu pourrais, tu es très jolie sur tes photos, après peut être es-tu horrible en vrai
F : « Cette femme est belle et intelligente. Hélas, combien elle serait devenue plus intelligente si elle n’était pas belle. » Frederich Nietzsche
H : Dans ce cas ne cite pas Nietzsche, ça va m’effrayer avant notre rendez vous.
F : Pour te rassurer : « Celui qui cherche une femme belle, bonne et intelligente, n ‘en cherche pas une mais trois. » Oscar Wilde
De toute façon tu pourras toujours me Unfriend, ou bien masquer l’actualité
H : Mmm, la vraie info c’est que Wilde disait déjà « bonne ». Bientôt je découvrirai un « bonasse » ou « fraîche » dans un Corneille
F : « Elle appartient, par sa mère, par sa naissance, par son éducation, par son hérédité, par ses manières, par ses habitudes à la prostitution dorée » Guy de Maupassant, 1884
H : Oh ! Prostitution dorée, encore une expression actuelle
F : Si tu aimes ce genre d’anachronismes je te ramènerai un petit cadeau demain
H : Oui, j’aime beaucoup, merci
F : Tu likeras en temps voulu
H : Je suis sur tes galeries je m’endormirai avec tes aphorismes, galerie 8
F: 7?
H : Oui !
F : C’est justement ce que je voulais t’offrir, c’est moins drôle tout d’un coup, l’effet kinder surprise en moins
H : SYNCHRO
F : J’ai un contretemps, je ne pourrai pas passer te voir
H : Dommage
F : Damaged
H : Sad
F : « Tomorrow ? Consonne ? Voyelle ? Consonne ? »
Heureusement que je ne suis pas venue, tu n’es pas très loquace, ou est-ce la tristesse qui te fait te murer dans un silence d’outre-tombe ?
H : Je suis très triste, oui.
F : I’m the saddest! Tu ne dors jamais ?
H : Non je regarde un doc sur Stephen Hawking, on aurait pu le mater ensemble tu me diras.
F : Je préfère 1000 fois ce genre de proposition à celle de me couper la langue, il a l’air intéressant ce mec, c’est sur quelle chaine?
H : Ça ne semble pas t’enchanter
F : Quoi donc? La cosmologie et les mathématiques? J’adore ca, ca doit être mon coté arabe, tu fais quoi ce soir ?
H : On se voit ?
F : Oui! On fait quoi? On bouffe du verre, on fait des recherches télétextes, on va à l’aquarium?
H : Rires
F : Ok, on rigole, je passe à 21h.
H : Où ça ?
F : A l’adresse que tu m’as donné
H : Non mais je suis chez moi là
F : Donc tu veux que je passe chez toi?
H : Je suis explosé
F : Avec quoi ?
H : Avec des produits
F : Nucléaires ?
H : Nucléées
F : Os à moelle
H : Poudrée
F : Sous poutre
H : Rails et voyages
F : Interails et Intercités
H:…
F : tu sèches ?
H : Non je mangeais mon coeur
F : Coeur, en fait non, je sais pas faire les coeurs brisés, je suis très triste de ne pas te voir ce soir
H : Me too
F : J’étais pourtant prête à venir.
H : Oui mais je suis si fatigué, et j’ai tellement de travail, que ça ne serait pas le bon soir… vendredi, samedi ?
F : Je mange mon coeur à mon tour, sauce samouraï, salade, tomates sans oignons (j’aime pas)
H : Ton coeur doux… Je le savoure aussi. Vendredille je le danse
F : Les coeurs ça se dansent le vendredi?
H : Oui, surtout le vendredi
F : Il danse quoi ton coeur ? J’apprendrai à danser sur sa mesure, d’ici vendredi
H : Il danse la torrida
F : Peux tu combler cette lacune?
H : Ce n est pas une lacune!
F : C’est une zone?
H : Une ambition
F : Je ne connaissais pas cette ambition, elle sera désormais partagée. Les coeurs en cashmere sont mes préférés, comme le tien.
H : On peut les caresser, c’est tout conseillé
F : Vendredi c’est loin, la patience est une vertu que je n’ai pas. Il fait froid ici a Paris, il doit faire juste assez chaud auprès de ton coeur
H : Je compte bien te le réchauffer
F : Tu as un micro ondes? Ou certainement un sèche cheveux
H : Non j’ai une batterie
F : T’as les cables? Sinon ça sert a rien…
H : Oui pour t’attacher
F : Enfin des pinces, à quoi ?
H : Tout dépend ce que je trouve porte de la chapelle
F : Un kebab ? Mieux pour la vue : à l’obélisque de la place de la Bastille ?
H : Ni l’un, ni l’autre, tu verras
F : Une galaxie ? Je me languis…
H : Ça y ressemble
F : Tu fais quoi?
H : J’arrive pas a dormir, j’en ai marre
F : Je m’en vais essayer mais je n’y arriverai pas si tu ne me dis pas a quoi tu m’attachera
H : Tu t’attacheras a moi, ça te choque petit chocó ?
F : Non, c’est déjà fait
H : On s’attache, on ne peut plus bouger de chez toi, et on meurt de faim attachés au radiateur
F : Il est à coté du frigo, ne t’inquietes pas et selon la longueur des cables je pourrais faire à manger
H : Ok mais seulement si tu t’habilles en soubrette, sinon ça ne sert a rien
F : Seulement si tu t’habilles en Rick Owens, sinon c’est trop cliché
H : C’est noté
F : Tu as peux être un peu trop forcé sur les nucléées
H : Je vois pas le rapport
F : Pourquoi ?
H : Explications ?
F : Parce que ?
H : J’en ai besoin
F : Parce que si tu es fatigué nous ne pourrons pas danser
H : D’ou le report
F : Report de forfait
H : Forfait 12h
F : Millénium, illimité soir week end
H : Sourire
F : A bientôt
H : Bises
F : Bonjour
H : Tiens tiens
F : Ce que j’aime chez toi, c’est l’utilisation de la virgule
H : Figure toi qua ca m’énerve, quand les gens n’utilisent pas la ponctuation
F : La langue française a ce défaut, d’être pourvue de tant de mots, adjectifs et autres verbes, qu’elle nous pousse aux phrases fleuves.
Mais la plus belle des formes, à mes yeux, est la courte, celle où chaque moi est choisi, placé et rythmé par une ponctuation juste. C’est donc pour ca que je t’aime. On fait quoi vendredi ?
H : On s’aime
F : Tu me googles map l’endroit exact où l’on vivra notre amour?
H : Je te chadouce map
F : Bonsoir mon amour
H : Salut mon coeur
F : Je t’ai entendu miauler, cava ?
H : J’ai 300 mails de retard aujourd’hui, sinon ça va
F : Ça arrive a force de ronronnement, alors pour demain soir ?
H : Samedi ?
F : Noel ?
H : Ok
F : Je t’aime
H : Ciao
F : Hasta la vista
H : Je t’unfriend, bises
F : Déjà ?
H : Yup, adios