Quand j’ai appris que les filles de RETARD cherchaient du monde pour écrire des articles, je me suis « Putain ! Meuf, mets toi à écrire, ça pourrait être marrant… ». Mais voilà, après seulement deux minutes à rêver de ma nouvelle vie palpitante de rédactrice, arrive déjà mon premier syndrome de la page blanche : mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter ? Sur quoi écrire ? Et c’est là qu’intervient la copine (tu sais, celle qui te sauves quand un mec te colles de trop en boîte ou quand tu sais pas si tu dois plutôt offrir un sac ou un teesh à une autre copine pour son anniversaire) : « Mais pourquoi t’écrirais pas sur un truc que tu connais bien ? Genre sur le stop ? » Bingo. J’écrirai sur ce merveilleux moyen de voyager qu’est le stop. Merci Solène.
Alors d’abord pourquoi le stop ? Parce que j’ai pas le permis tout simplement. Oui, je sais, je sais, il serait peut-être temps que je le passe… Mais j’en vois pas l’utilité sachant que je passe les trois quarts de mon temps dans une grande ville avec des transports en communs performants (big up TBC !). En revanche, dès que je rentre passer les vacances dans ma Bretagne natale et que je dois me mouvoir à vélo (et sans vouloir être pessimiste ou dénigrer ma région, c’est assez souvent sous un fin crachin), je me dis que j’aurais vraiment dû y aller, à ces fichues leçons de code.
Ensuite, ce qui est bien avec le stop, c’est que c’est gratuit et que c’est possible à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Pas comme le covoiturage quoi. Il suffit d’avoir un pouce, du courage et de se mettre sur le bord de la route. C’est donc très pratique quand on se retrouve sans le sou après une soirée (« Arf, j’ai plus un centime.. et j’ai un affreux mal de crâne, aurais-je abusé de ces délicieux mojitos hier soir..? »). Mais si la gueule de bois est vraiment trop grosse, vaut quand même mieux éviter le stop, parce que vomir dans la voiture d’un type qu’on connaît pas et qui nous drive gratuitement, c’est plutôt moyen. Et puis aussi parce qu’on peut tomber sur un bavard, et c’est selon moi la pire espèce de conducteurs sur laquelle on puisse tomber un lendemain de cuite.
Mais quand on est sobre, le stop c’est aussi chouette que le covoiturage pour rencontrer des gens de tous horizons. J’ai d’ailleurs pu rencontrer en faisant du stop, seule ou avec des pine-cos : un suisse qui vivait dans son van avec son fils durant les vacances, des Jacky avec des caisses tunnées (si si, leds bleues, triple pot d’échappement et tout ce qui s’ensuit), un flic psycho-dépressif fan de Johnny Hallyday, un animateur de camp surf dans un mini van rempli de garçons de 10-12 ans chauds comme la braise (des futurs surfers quoi..), des restaurateurs pressés, des polonais à la recherche d’un hôtel, une maman BCBG avec trois petits garçons blonds habillés de la même façon, des baroudeurs qui ont fait le tour du monde, une veuve médium… et la liste est encore longue ! Du coup, ça fait toujours plein de petites anecdotes à raconter. C’est un sujet de conversation plutôt coule qui s’utilise facilement en soirée. Et puis je fais assez attention, il ne m’est jamais vraiment arrivé de bricoles en faisant du stop, même si les conducteurs sont parfois assez dragueurs. Le plus drôle, ça a été quand je suis montée avec un papy, qui conduisait un utilitaire Renault au moins aussi vieux que lui et qu’il m’a demandé d’une voix coquine « Eh, tu aimes les vieilles voitures ? » ; c’était si spontané et plein d’envie que j’en rigole encore.
Et puis, le stop ça permet de faire des trajets plus rapidement qu’en train, et moins cher qu’en train. On peut vraiment aller ou on veut quand on veut, il suffit d’avoir un minimum de bonne volonté et de trouver un bon spot où se poster.
Un des trucs les plus insensés que j’ai pu faire un faisant du stop c’est me casser d’une soirée en ville qui commençait à être vraiment moisie pour aller chez mon plan cul dans la campagne. Bon, okay, j’ai du mettre 2 heures voire 3 à y arriver parce que y’avait aucune voiture, mais j’y suis arrivée ! Qu’est-ce que je ferais pas pour une bonne déglingue…
Le seul truc que je regrette, c’est de n’avoir jamais fait de longs trajets ou de voyages entiers en stop. Alors, ça y est, je prends mes résolutions 2013 (un peu en avance certes, mais avec la fin du monde qui arrive, il vaut mieux s’y prendre à l’avance) : dès que j’ai un peu de temps, je prends un sac à dos et je vais le plus loin possible en stop, tiens.
PS : avant de faire du stop, pensez à faire faire quelques étirements à vos pouces parce qu’au bout d’un moment, ça peut faire vraiment mal.