La Girl culture, je vomis. Britney Spears, je souffre. Lena Dunham, je ricane.
Depuis mes premiers jours de petite fille sur Terre, je suis, comme toute les autres petites filles de la Terre, harcelée par la culture américaine.
J’en peux plus, j’étouffe ! Mon cerveau farci de magazines féminins, de séries télé sur de pauvres petites filles riches, de chorégraphies le cul en l’air et de féminisme rose bonbon est en train de s’éteindre à mesure que je rédige cette liste.
L’ironie de la troisième vague m’a achevé. On prend les mêmes saloperies et on recommence, en disant que cette fois-ci, on se les ait approprié. Mais on s’est approprié quoi au juste ? Le droit de faire des squats en Nike roses ?
Aujourd’hui Beyoncé et Kim Kardashian sont considérées comme des activistes et Donald Trump est président. Je dois me sentir concernée apparemment. Les sites internet féministes fleurissent et on peut y lire que les préoccupations majeures des jeunes femmes d’aujourd’hui sont : les poils sous les bras, les selfies toute nue, quelle féministe Disney t’as le plus inspiré, Mulan ou Pocahontas ?
Ça fait des années que le capitalisme et la culture de masse américaine appuient sur la tête du monde entier, qu’ils pompent l’énergie et la culture de tous les pays pour la recracher dans une bouillie vulgaire entre deux tranches de pain de mie sans croûte. Et nous, on l’achète et les chinois l’achètent et les chinoises se font débrider et les indiennes passent leur vie entre quatre murs à coudre des baskets pour les féministes du nouveau monde libre.
Ça fait un moment qu’on sait qu’il faut éteindre la télé. Mais on s’est quand même fait baiser, maintenant c’est plus perfide, y a instagram, pinterest, tumblr, twitter et les sites de séries en streaming. Super, quel progrès. Comme si ça ne suffisait pas de se faire laver le cerveau passivement, on accepte de fournir directement au capitalisme nos rêves et nos espoirs à travers nos téléphones. Pas lassées de voir des filles à poil partout, toutes les cinq minutes depuis des dizaines d’années, on le fait spontanément et on appelle ça du féminisme.
Est-ce que quelqu’un a vu la dernière campagne HM ? Si ce n’est pas le cas, faites une pause et voyez par vous-même.
Donc si je reprends, pour HM, la jeune femme moderne libre et féministe est une capitaliste avec des poils sous les bras qui fait ce qu’elle veut.
Mais elle se fiche aussi des conditions de fabrication de son uniforme de femme libre et de savoir à quel point la nature paie pour qu’elle se sente bien dans sa peau. Cela prouve que la femme occidentale n’est pas affranchie du culte de l’apparence. Elle est passé d’un modèle à un autre mais elle est toujours la cible numéro 1 du marketing.
J’imagine une quatrième vague. Terminé le gloubiboulga à paillette. On se poserait la question de ce qu’on veut VRAIMENT. On aurait rangé nos Star Club. On ne se demanderait pas pendant des heures si on doit être poilue ou pas, et si c’est féministe, ou pas, de s’épiler le fion. La petite fille qu’on était ne déterminerait pas la femme qu’on est aujourd’hui. On ne dirait plus Girl Power parce qu’on n’est plus des gamines en crise de sucre mais des adultes responsables. LE POUVOIR DES FEMMES ! Et ce ne serait pas un slogan qui servirait à vendre des tenues de fitness à InterSport.