Je dois vous avouer un truc : j’ai un problème avec la cigarette.
Après de nombreuses tentatives et autant d’échecs, je continue et je persiste, mais rien n’y fait… j’arrive pas à commencer.
Haters gonna hate et je vois déjà les fumeurs désespérés vouloir me casser les dents, mais je vous jure c’est un vrai problème en société. Je voudrais bien vous y voir, tout seul, dans la détresse, sans personne à qui parler, au fond du bar parce que vous attendez vos potes qui sont sortis fumer. « Ouais ouais, pas de problème allez-y… et puis comme ça je vous garde les chaises hein ».
Déjà ado c’était la lose.
T’essayes d’être dans le coup, tu traines avec les mecs cools à la fin des cours et t’essayes de fumer comme eux, ça fait badass. Et au lieu de t’acheter des magazines ou des disques tu vas dépenser ton maigre argent de poche dans des Camel Light en paquet de 10 (je vous parle d’un temps que les gens de vingt ans ne peuvent pas connaître).
T’en grilles (crapotes) une devant le collège et tu mâches 3 Freedents sur le chemin du retour de peur que ta daronne grille ton haleine de boutonneux crétin. Mais ça passe pas, le goût est dégueulasse, tu te sens nauséeux et t’as la langue pâteuse pendant une demi-heure après.
Au final t’es tout sauf le rebelle de la classe et tu restes le petit con avec les cheveux gras qui écoute Metallica tout seul dans le bus et qui range ses bouquins dans un sac Vieux Campeur quand tout le monde a déjà recouvert son Eastpack de Tipp-Ex. Gros boloss va.
Et à chaque soirée c’est la même chose. Après la première bière, je me faufile en terrasse rejoindre les potes (marre de garder les chaises) et je taxe une clope à ma meuf en lui faisant les yeux du Chat Potté. La première passe très bien mais une heure après je refais la même chose et j’arrive pas à la finir. Résultat des courses, je jette une moitié de clope pas finie et je rentre tout penaud dans le bar, l’air idiot. Oui, parce qu’en plus je fume à deux à l’heure et tout le monde est déjà rentré se réchauffer à l’intérieur.
J’ai tout essayé : blondes, roulées, avec ou sans filtre, barreaux de chaises, électroniques, pipes *ahem*… Rien n’y fait, j’arrive pas à devenir accro.
Et pourtant j’insiste.
Les éléments sont pourtant tous de mon côté : même au travail je suis incité à me nicotiner la tronche. Mon agence bosse pour une marque de cigarettes électroniques et ces petits foufous ont jugé bon de nous inonder d’échantillons gratuits (bah ouais, comment tu veux bien bosser si t’as pas testé le matos, HEIN ?). Merci l’industrie du tabac.
Du coup j’ai tout récupéré et tout testé…
Et ben ça fait l’effet exactement inverse sur moi la nicotine, ça détend que dalle et ça file la tremblote. Mais comme c’est gratuit et rigolo, je continue. C’est bien ça, gros malin.
On m’avait dit que ça rend accro, c’est quand que ça arrive alors ?
Vous faites comment les vrais fumeurs, QUEL EST VOTRE PUTAIN DE SECRET ?
Rendez-moi mes sous.