C’est mon 76ème regard furtif dans l’oeil de bœuf, et je ne vois personne.
Il est déjà 20h30, qu’est ce qu’ils foutent les gens putain.
PUTAIN.
On recule le concert de Splash Wave pour être surs qu’ils jouent devant du monde, on avait dit 19h ils savent pas lire ou quoi les invités ?
Le soleil finit par se baisser.
Merci de te casser que maintenant connard, tu pouvais partir plus tôt, des fois je te jure soleil t’es vraiment relou
Et dans sa chute les gens sont entrainés à sonner à la porte.
Ils arrivent
Ils arrivent de plus en plus nombreux.
Splash Wave se lance et commence à taper sur leurs synthés et leurs boites à rythmes, ils font fuir la torpeur, leur musique enveloppe le tout d’un nuage rose, ça sent le Monoï et les shorts de surfs tout neufs, je suis cool et on organise une super soirée, si je le répète assez fort je peux y croire mais si je te jure,
Les gens continuent d’arriver
On reprend une bouffée d’air à la fenêtre comme on peut et HTTP installe son matos pour asperger la foule d’acid, mais pas celui qui défigure, celui qui te fait sursauter et hocher la tête, leur set est parfaitement maitrisé et les enchainements réunissent en cadence des trucs chelous dans ton corps, calquant les beats de mon cœur stressé sur celui d’un rythme qui défonce
Les gens arrivent encore
Il fait de plus en plus chaud et les DJs se succèdent, balançant des morceaux tellement sexys que je compte plus de roulage de pelles qu’à une boum de quatrième, ça chope grave, tellement que parfois ça continue de manière vraiment sale dans les escaliers (toi même tu sais)
Mes copines passent en me susurrant des trucs dégoutants à propos de garçons présents
C’est vrai qu’il en a des vraiment chouchous qui donnent des pensées pas très propres (pardon maman)
Les gens se pressent, toujours
On arrive plus à se déplacer, un quart d’heure pour aller du stand des T-shirts classos des mecs ultra chouchous de Phenum à l’entrée, on prend la décision de filtrer les gens, de tellement filtrer qu’on ne laisse plus personne franchir le pas de porte, j’ai chaud et j’ai un peu peur, on est pas des connards on te jure on fait ça pour que tu restes belle et que tu sois pas serrée
Et le beat continue toujours plus fort, les gens se mouvent et boivent, les dos appuyés contre les murs moites pendant qu’ils s’enchainent des Heineken pas vraiment fraiches
Dans le congélateur on planque la vodka pour quand il y aura plus le choix
Des gens commencent à partir parce que le dernier métro s’annonce, mais d’autres arrivent.
Toujours.
La sonnette incessante de la porte résonne dans les têtes qui tournent
Devant les fresques d’Anna les gens sourient, ils passent une bonne soirée
Arrête de stresser Marine putain
Non mais c’est vraiment cool, t’en fais pas
Et moi mon cœur bat fort parce que c’est trop chouette et que j’ai pas envie qu’il y ait un truc qui gâche tout
Cécile me coince pour faire un câlin avant de retourner danser sur le set de Glass Fougère
Ça va aller mimi qu’elle me dit
Et puis Loïg me fait un câlinÇa va aller Marine qu’il me dit
Et Anna me regarde du bar et d’un regard me dit
Ça va aller Marine, ça va
Et a 5 heures du matin,
Quand les pinatas ont éclatés on ne sait comment en laissant quelques bonbons à moitié pourris par un piétinement acharné de danseurs hagards
Que le Cubi de vin de 10 litres a été explosé par des gens ne savant plus ce qu’ils boivent
« Pas moyen que je prenne du vin rouge, t’as rêvé ou quoi »
« Il ne reste que ça »
« Bon bah trois verres alors »
Qu’on constate que des garçons mal éduqués ont urinés du cinquième étage pour faire les malins
Que des cadavres de canettes dissimulent avec peine un parquet suintant comme le professeur d’EPS qui donnaient les cours de Gym Cirque le mercredi
Que Phenum finit d’installer sur leur mur les Polaroids de la soirée (enfin les trois quarts de Phenum, yen a un qui dort dans les rideaux tout bourré au vin rouge mais je dirais pas qui)
Pendant que des meufs qui sentent encore le déo se font raccompagner par des visages barbus aux yeux fixes mais le sourire aux lèvres
Je m’assois sur un tabouret
Je respire un grand coup
et je souris.
On espère que t’es venu et que tu t’es éclaté. Parce que nous ça nous a fait chaud au cœur de te voir bouger ton corps, bébé.
Photos : Yves Queré et Basile de la Phenum Team, spéciale kass dédi à eux, ce sont trop des amours de nous avoir laissé utiliser en priorité leurs polas
BISOUS TOUT DOUX LES GARS
Tu peux les retrouver là :